La femme de ma vie

L'écriture de Joël Fauré, faite de petits morceaux choisis comme autant de « madeleines » reliées l'une à l'autre par un fil conducteur maternel, un « cordon ombilical » qui nous embarque dans soixante ans d'une histoire personnelle, familiale... souvent universelle. C'est ce qui rend cette écriture en apparence « décousue » - on passe de la description d'une « vieille » photo à l'inventaire à la Prévert du contenu d'un sac à main, d'une partie de scrabble au souvenir d'une recette de cuisine - solidement structurée par la force d'évocation que déploie l'auteur pour donner au lecteur l'impression qu'il tient entre ses mains le roman de toute une vie, alors qu'il se promène de courts textes en textes courts dans une sorte d'inventaire des épisodes qui jalonnent son existence. C'est véritablement la force de ce livre : nous embarquer, nous faire rire, sourire, pleurer, rêver, se souvenir... Bref, explorer l'infini de toutes ces sensations qui font de l'existence : une vie !