La fille de l'ascenseur

Né en 1953 à Zhuxi dans le Hubei, Ye Mang écrit sa première nouvelle en 1973 alors qu'il travaille comme «jeune instruit» à la campagne. Jugé subversif par l'éditeur, car ne chantant pas les louanges des ouvriers-paysans-soldats, le manuscrit lui est retourné. Il devra attendre la fin de la Révolution culturelle, pour publier son premier roman. Diplômé de la faculté de langue et littérature chinoises de l'université de Wuhan en 1980, il se consacre dès lors à l'écriture. Auteur prolifique, écrivain de talent, il décrit des tranches de vie banale, faite de contraintes et de corvées. Il met en scène des gens d'aujourd'hui, ordinaires, confrontés à des situations réalistes et souvent sombres. Ce ne sont ni des héros ni des ambitieux, c'est la vie qui fait d'eux ce qu'ils sont devenus : des adultes blasés, des enfants trop mûrs pour leur âge...

Ce recueil de trois nouvelles, qui dépeint un monde hanté par l'hypocrisie et la vanité dans une société aux mœurs dépravées et rongée par la corruption où l'enfance n'est déjà plus synonyme de pureté, n'est pas sans rappeler le Journal d'un fou de Lu Xun (1881-1936), récit paru en 1918 et qui s'achève sur un appel que celui-ci lance à ses contemporains : «Sauvons les enfants !»