Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 561 pages
Poids : 1060 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782753502352
La Garde nationale entre nation et peuple en armes
mythes et réalité, 1789-1871
actes du colloque de l'université Rennes 2, 24-25 mars 2005
Quatrième de couverture
La Garde nationale entre nation et peuple en armes
La Garde Nationale, surgie pendant l'été 1789, s'est développée dans l'ensemble du territoire français jusqu'à l'apothéose de la Fédération nationale du 14 juillet 1790, triomphe de 3 millions de citoyens en armes. Ce moment est resté dans notre imaginaire collectif comme le symbole éclatant d'une Nation se donnant à elle-même le spectacle de sa force, en un élan unanime. L'image mythique de cette communion a perduré, associant mécaniquement Garde nationale et Révolution, favorisant une sorte d'amnésie historiographique que le Bicentenaire n'a pas combattue. Les chercheurs réunis à Rennes ont tenté d'inscrire la Garde nationale dans la durée de l'institution (de la milice urbaine à 1789-1871), dans l'espace, national, en posant des questions toujours en suspens : force de l'ordre ou de contestation ?, garde « bourgeoise » ou force « démocratique » ?, organisation locale ou nationale ?, réserve militaire ou expression armée de la citoyenneté ?, tremplin politique ou marqueur social ?
Le mythe a longtemps fasciné les historiens. Au fil des journées révolutionnaires, la prise d'armes, l'insurrection sont devenues, plus que l'exercice du droit de vote (même universel) l'expression suprême de la volonté du peuple. Après le désarmement des faubourgs en prairial an III (mai 1795), la Garde nationale n'est pourtant plus que l'expression de l'ordre bourgeois défendant la propriété et un semblant de régime représentatif, comme dans les journées de juin 1848 (aux côtés de la police et de l'armée). À chaque révolution resurgit cependant l'image de la nation en armes dans sa résistance à l'oppression. C'est dans le choc des représentations face à la pesanteur des réalités sociales, dans la confrontation entre les illusions de la mémoire collective et le poids des dépôts d'archives que l'historien s'efforce de reconstituer cette histoire de la Garde nationale, au croisement de la violence institutionnelle et de la légitimité de l'armement d'un peuple à la conquête de ses droits.