La haute route à mi-coteau

La haute route ne saurait être réservée aux seuls adeptes de la corde et du piolet. Il y a place pour le randonneur qui part avaler cols et sentiers, sac au dos ainsi que jumelles en bandoulière, mais ne souhaite pas affronter la haute montagne crampons aux pieds. Au nord de la crête principale des Alpes valaisannes, entre Verbier et Saas-Fee, une série de cols moins ardus et accessibles à tout randonneur permet de relier les vallées latérales en un itinéraire très diversifié comptant sept étapes. Point de crevasses ni de rochers vertigineux à escalader. Les sentiers sont bien balisés, la plupart entretenus avec soin. En l'absence de préoccupations d'ordre technique, l'attention du visiteur peut se reporter sur la découverte de l'imprévu.

Cette randonnée à mi-coteau offre une bonne vue d'ensemble sur l'espace de loisirs et de vie que constituent les Alpes. Au contraire de la glace et du rocher qui, d'une certaine manière, parlent un langage uniforme, les espaces habités expriment les particularités de générations de montagnards. Les vallées traversées ont leur histoire qui remonte parfois à l'époque des Walser et des Romains. Certaines ont connu des catastrophes qui imprègnent encore aujourd'hui les rapports de leurs habitants avec la nature ; toutes ont maintenu une agriculture traditionnelle malgré les profonds bouleversements induits par les grands barrages et le tourisme. L'itinéraire permet de mêler des moments de totale solitude à certains aperçus de civilisation alpine, dans les villages, sur les alpages, au voisinage des barrages ou des téléphériques. Nombreuses sont les questions suscitées tout au long du chemin, parfois même les constats de contradictions, ma foi propres à l'humanité. Suffisamment pour susciter un mode de randonnée ouvert au patrimoine naturel et humain parcouru.