La maison de feu

Quelle est cette étrange maison rouge, au bout d'une rue étroite et populeuse de Toulouse ? Et que deviendra cet écolier qui s'avance vers elle, en rêvant de Lazzia, la fille aux yeux noisette, de femmes élégantes et de biens d'autres mystères qui s'entremêlent aux réalités quotidiennes ? Nous sommes dans les années trente. Dans cette rue de la Colombe avec son petit théâtre, ses boutiques, ses habitants divers, ses couleurs et ses parfums méridionaux, un enfant, un adolescent découvrent les douceurs et les douleurs de la vie.

Plein d'émotion et de saveur, ce premier roman de Pierre Gamarra obtint le premier Prix international du roman Charles-Veillon, en 1948.

Les rumeurs du monde entourent ce récit simple et pur, roman d'entre-deux-guerres.

Mon père était maçon. Il travaillait souvent dans des chantiers de banlieue et s'en allait parfois dans les petites villes d'alentour. Il partait le matin, de très bonne heure, et revenait le soir. Assis sur les dernières marches de l'escalier, j'attendais son pas rapide, son sifflotis ou son trala-la. Je prenais sa musette blanchie de ciment et je gambadais derrière lui, sur le palier étroit. Ma mère courait, les bras ouverts, se penchait à son cou, posait sa figure ronde et pâle sur son épaule.