La maison des brumes

Un jardin envahi d'herbes folles, une bâtisse à demi abandonnée... Sur le point de pousser la porte de Bryan Adams, Tracey retient un instant son geste, le coeur battant. De l'homme qu'elle est venue trouver, elle ne connaît rien. Pourtant, entre elle et lui existe un lien indestructible, tissé par le destin: il est l'homme à qui l'on a greffé le rein de son fils.

Ce qu'elle attend de lui n'est pas de la reconnaissance. Ce qu'elle espère trouver c'est un apaisement, un réconfort puisé dans la simple évidence d'une vie sauvée, dans la preuve que Mark, son fils, son enfant, n'est pas mort en vain. Mais la réalité qui l'attend est tout autre. Car l'individu à la tenue négligée et au regard absent qui vit en reclus dans la maison n'attend manifestement plus rien de l'existence. Vivre? Pour quoi faire? ironise-t-il.

Choquée, blessée au plus profond, Tracey s'enfuit, incapable de supporter ces mots qui l'insultent, elle et sa douleur, et font mourir son fils une deuxième fois. Elle reviendra pourtant, prête à tout pour arracher cet homme brisé à ses fantômes, à le sauver, s'il le faut malgré lui. Mais en a-t-elle le droit? Et est-ce bien Bryan qu'elle veut faire vivre, ou le souvenir de son fils?

Dans ce récit bouleversant, l'auteur nous invite à partager le cheminement d'un homme et d'une femme confrontés à l'inacceptable, et nous décrit avec une finesse d'analyse et une justesse de ton la lente maturation psychologique qui leur permettra de recouvrer l'envie de vivre et d'espérer.