La mer et la fille

Le métier de marin de Pierre Thibaud, des années à sillonner la mer, explique comme la musique d'un coquillage ce roman d'aventures quotidiennes. L'art du narrateur marie subtilement celles d'un jeune homme, Chris, appelé par ses obligations militaires, ses voyages en Afrique du Nord, en Méditerranée jusqu'à la guerre du «coup de Suez» en 1956 ; celles d'une jeune femme, Rachel, sa rencontre avec le militaire, celle de la marine, de la vie à bord, de son intense activité ou de sa nonchalance. Pierre Thibaud offre au lecteur ce goût du parler des marins sur les navires, direct, franc, à fleur de vie. Il aime la marine. Ce roman restitue les ambiances méditerranéennes, les paysages lumineux, parfumés et par contraste, un pays de Vendée recueilli, profond et discret. Jean Gilory, dans sa préface et à juste titre, souligne que ce roman, qui n'est qu'un enchaînement de contes, au sens précis de ce qui se conte, a la singulière et rare particularité de pouvoir s'écouler sans lever les yeux. La mer et la fille est un premier roman ouvert aux rêves des départs et des heureuses conclusions.