Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 239 pages
Poids : 304 g
Dimensions : 16cm X 21cm
ISBN : 978-2-8044-5184-4
EAN : 9782804451844
La mort comme peine
Quatrième de couverture
Quels mécanismes ont contribué à légitimer le concept et l'utilisation de la mort qui condamne ? Qui peut s'arroger le droit de tuer pour rendre justice ? Et comment peut-on infliger, sans se sentir l'artisan d'une aberration, la plus cruelle des tortures, celle qui diffère l'exécution de la peine dans l'attente de son improbable suspension ?
Le propos de ce livre n'est pas tant de refaire l'histoire de la condamnation à mort que de considérer la mort qui condamne, ce qui n'a rien d'un jeu de mots.
Accepter la condamnation à mort signifie que l'on tient la bestialité humaine pour indiscutable. Cela signifie que l'on accepte le meurtre «judiciaire» d'une personne comme un fait «naturel» et évident qui existe depuis l'aube de l'humanité : nous pouvons dès lors en raconter le développement historique des Mésopotamiens ou des Romains jusqu'à nos jours.
En revanche, considérer la mort qui condamne, c'est constater que la mort n'a pas toujours été utilisée comme une condamnation. Dans cette perspective, Italo Mereu détermine quand et pourquoi un moyen d'une telle brutalité a été adopté par le législateur, exalté par les intellectuels et applaudi par la foule. Cette idée a été validée, présentée et ressentie comme l'instrument le plus conforme à un certain degré de civilisation et de religiosité d'un peuple.
Le problème n'est plus de prendre acte de la bestialité humaine, mais de chercher à comprendre pour quelle raison l'instinct homicide a été élevé au rang d'institution juridique, comment ce mouvement impulsif et incontrôlable qu'est l'action humaine s'est transformé en une action légale réfléchie, élaborée, soumise à des règles précises et validée par une sentence. La mort est une sanction que même l'Église a approuvée sans faiblir, déléguant confortablement son exécution à un bras séculier soumis à son autorité.
Ce livre, à l'image de son auteur, propose une réflexion sans concession sur un thème dont l'actualité ne faiblit pas, si l'on considère la persistance des exécutions, d'une part, et l'allongement mortel des peines de prison, d'autre part.