Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 223 pages
Poids : 276 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-07-292627-3
EAN : 9782072926273
Les libraires en parlent
Jean Hatzfeld nous livre avec Là où tout se tait (Gallimard) le dernier volet de son "cycle rwandais".
Fruit d'un travail acharné, prenant le temps de la longue durée, minutieux, à l'écoute des acteurs du génocide rwandais (1994), cet ensemble fera date car il est unique en son genre : documenter (par l'enquête de terrain) de façon systématique les aspects de ce génocide en se donnant une unité géographique( la commune de Nyamata) et en recueillant des témoignages sur une durée de 26 ans ! Une histoire sensible au plus près du vécu des hommes et des femmes de Nyamata... un parti-pris aux antipodes de l'analyse géopolitique de surplomb.
- Dans le nu de la vie (Le Seuil, 2000) : témoignages des rescapés Tutsis des tueries dans les marais de Nyamata.
- Une saison de machettes (Le Seuil, 2003, prix Fémina Essai) : restitution des témoignages de tueurs Hutus enfermés dans le pénitentier de Rilina.
- La stratégie des antilopes (Le Seuil, 2007, prix Médicis) : retour à Nyamata des prisonniers libérés... témoignages des différentes parties sur cette nouvelle cohabitation
-Là où tout se tait (Gallimard, 2021): sur les traces de ceux qui ont complètement disparus de cette tragédie : les Justes (assassinés ou survivants). Hutus, au péril de leur vie, ils ont tenté (et parfois réussi) de sauver des Tutsis du massacre.
Deux autres titres "satellites" sont à considérer dans cet ensemble : Englebert des collines (Gallimard, 2014) et Un papa de sang (Gallimard 2015)
Une oeuvre indispensable, salutaire, qui fait du petit village de Nyamata une scène universelle.
Jean Hatzfeld continue d'écrire sur le tragédie du génocide des Tutsis au Rwanda. "Là où tout se tait" est son sixième livre et cette fois il raconte les Justes, ceux ou celles qui Hutus ont sauvé pourtant des Tutsis du génocide au péril de leur vie. Ils ne sont pas si nombreux, et encore moins bavards ni célébrés officiellement, personnages trop compliqués pour participer des processus de réconciliation.
Les histoires rassemblées par Hatzfeld témoignent pourtant d'une "gentillesse invincible" (titre de la première partie). Avec une grande attention pleine de retenue et de pudeur le narrateur donne à entendre des histoires de vies, de ce qu'elles ont traversé et vécu depuis, de la mémoire qu'il en reste autant que de ce qui ne sera jamais dit.
Dans Là où tout se tait, on retrouve beaucoup de ce que contiennent les précédents livres : Nyamata, bourgade provinciale entourée de marais et de collines ; ses habitants, dont on est libre de reconnaître les noms, les histoires, les traits distinctifs, ou de les redécouvrir ; un narrateur discret mais attentif, comme circulant dans l’histoire d’un génocide les mains dans les poches, évacuant la scène d’énonciation pour laisser place à ses interlocuteurs, à la fois visiteur habitué et surpris, ami de longue date et étranger à jamais ; un ton doucement ironique, amusé et en peine ; une scène d’entretien où un traducteur est dissimulé ; et enfin une langue, cette langue propre aux livres de Jean Hatzfeld où les voisins sont des « avoisinants ». (recension du livre sur en attendant Nadeau)
Là où tout se tait rappelle combien il faut lire et relire les ouvrages d'Hatzfeld, continuer d'apprendre et raconter ce qui est arrivé alors.
Il peut y avoir quantité de raisons, de dispositions au geste fou, irréfléchi, du secours ; elles ne l’épuisent pas, et Jean Hatzfeld se garde bien de l’enfermer dans une compréhension. Le « pourquoi » n’est pas sa question.
Sa question est plutôt de savoir ce que le Bien devient – qu’on l’appelle morale, bonté, ou « gentillesse invincible ». Là où tout se tait montre que, si les sauveteurs ont été reconnus officiellement par l’État rwandais (ils sont régulièrement cités en exemple lors des commémorations et une liste publique de noms a été établie commune par commune), ils ne le sont pas à l’échelle de la société. On ne les commémore pas, on évite leur souvenir. C’est sur cette dimension mémorielle que le livre est le plus riche, lorsqu’il insère le temps présent de la narration dans le temps étendu du génocide. (recension du livre sur en attendant Nadeau)
(On peut entendre l'auteur sur France Culture à propos du livre: https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-actu/jean-hatzfeld)
Quatrième de couverture
Là où tout se tait
Sur les collines de Nyamata, Jean Hatzfeld part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Au Rwanda, on les appelle abarinzi w'igihango, les gardiens du pacte de sang, ou parfois les Justes. Mais vingt-cinq ans après, ils restent des personnages silencieux, entourés de méfiance ; parce que aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, ou leur renvoient l'image de ce qu'ils auraient pu être, tandis que les Tutsis portent sur eux d'irréductibles soupçons et le plus souvent refusent d'admettre qu'il y ait eu des Hutus méritants.
Beaucoup de sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos dans une langue étrange, familière et nourrie de métaphores, reconnaissable entre toutes pour ceux qui ont lu les précédents livres de l'auteur.