La passe du Centaure

On doit quitter le pays. Alors on part avec ses morts.

La terre - jadis d'accueil - est devenue hostile. Il est préférable de trouver un autre asile, un coin plus vivable.

Schreb est mort, il y a quelques mois, tout au début des hostilités civiles. Il avait une forte personnalité.

Sa mort - inexpliquée - : accident, mort soudaine, crime, vengeance, pire encore ? - a jeté famille et connaissances dans un trouble ingérable. Conscients de l'insécurité ambiante, on décide de quitter le village, avant l'inévitable.

C'est le jour où l'on déterre le mort, pour l'emporter avec soi, après un dernier repas champêtre. Utile bagage de souvenirs vivaces, d'une vie inscrite dans une réalité, si triste fût-elle, d'un moment d'histoire.

La Passe du Centaure a obtenu le Prix de la Ville de Colmar 2001.