Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 319 pages
Poids : 492 g
Dimensions : 14cm X 24cm
EAN : 9782878940855
La patience et l'inquiétude
pour fonder une éthique du soin
Quatrième de couverture
Pourquoi le regard scientifique, tel que les médecins l'ont hérité du cartésianisme est-il intrinsèquement an-éthique ?
Parce qu'il réifie le malade, réduit le temps de celui-ci à l'instantanéité de leur conscience de sujets connaissant, et leur fait rater la rencontre avec lui.
Pourquoi, pourtant, le soignant peut-il ouvrir sa temporalité et laisser advenir le temps du patient ? Pourquoi le médecin peut-il devenir Patient ?
Quels principes moraux, quelles conditions métaphysiques obligent l'ego égoïste à être altéré par l'autre ?
Certains répondront : «l'impératif catégorique !» ou bien : «le devoir !» D'autres : «la transcendance absolue du visage de l'autre !» ou bien : «la radicale extériorité du malade qui me surplombe !»
Qu'est-ce qui oblige le fort envers le faible ?
Pourquoi le riche, le bien portant, le bien-au-chaud-chez-lui-derrière-ses-remparts peut-il sortir de sa solitude monadique, être inquiété et obligé à se porter vers le pauvre, le mal-vêtu, le vagabond, le malade ?
Certains répondront : «la pitié !» ou bien «la compassion !». D'autres : «la responsabilité ! la solidarité !» ou bien : «L'engagement !»
L'inquiétude est la condition ontologique nécessaire à la patience. Alors que les philosophies de la quiétude, alors que les sagesses, alors même que la métaphysique de Levinas peinent à rendre compte de l'obligation du Même par l'Autre, l'in-quiétude, ici décrite comme déchirure de l'homme par l'être, c'est-à-dire par le temps, rend possible la patience, la co-présence l'accueil d'autrui, donc l'éthique.