Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 272 pages
Poids : 486 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-343-19641-1
EAN : 9782343196411
La pierre et son ombre
épistémologie de la préhistoire
Quatrième de couverture
La pierre et son ombre
Épistémologie de la Préhistoire
Ce livre est un essai d'épistémologie de la Préhistoire. Il explore les voies techno-fonctionnelles et phénoménologiques qui aident à penser les objets invisibles à partir de ceux visibles, en pierre taillée. Il prend pour exemple l'Asie du Sud-Est péninsulaire et l'Hoabinhien (40 000-4 000 BP), son seul marqueur culturel.
La fonction et le fonctionnement des outils lithiques y sont mis au jour et c'est ensuite autour de l'inertie technique et de l'énigme qui s'en dégage que la question s'est posée : que savons-nous des derniers chasseurs préhistoriques des forêts tropicales humides ? Là, n'y sont en effet retrouvés que des unifaces ou des choppers, c'est-à-dire des outils à la fois techniquement peu investis et toujours à l'identique. Alors, ce qui apparaissait comme l'équation centrale d'une voie heuristique vers un autre possiblement logé dans sa matière, sa structure et sa fonction, l'objet lithique, demandait en substance à être revu.
C'est en posant comme principe général que le champ archéologique n'est pas une représentation du monde passé mais juste l'expérience d'une réalité altérée, englobante et subjectivante, néanmoins tenue pour vraie, qu'Hubert Forestier discute du sens donné au rapport complexe qu'entretient la pierre taillée avec d'autres matériaux, périssables, de ce fait complètement disparus des sites archéologiques (bambou, bois dur, rotin, os, etc.).
Figé dans le temps et dans l'espace par le poids de sa seule présence, le lithique est ainsi devenu pour l'archéologue, périmé, impotent, saturé, au point d'avancer le doute autour de sa seule et suffisante signification.
Délaissant l'habituel message délivré par l'exclusivité de ce matériau imputrescible, l'auteur pousse à interroger ce qui manque dans le réel au lieu même des conditions d'apparaître de la pierre ; celle qui doit désormais être perçue comme le trait d'union entre un plan d'immanence et un plan transcendantal.