Rayon Histoire universelle
La puissance maritime : actes du colloque international tenu à l'Institut catholique de Paris, 13-15 décembre 2001

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 657 pages
Poids : 396 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782840502883

La puissance maritime

actes du colloque international tenu à l'Institut catholique de Paris, 13-15 décembre 2001


Collection(s) | Histoire maritime
Paru le
Broché 657 pages

Quatrième de couverture

La mer qui berce nos rivages a modelé l'histoire et préside toujours aux grands équilibres géopolitiques. La mare nostrum fut l'épicentre de la puissance athénienne et romaine ; Venise, le Portugal, les Provinces-Unies, eurent de par la marinisation de leur économie une destinée hors pair comparée à leur potentiel démographique ; et c'est également la mer qui vint à bout de la puissance continentale française avec les guerres napoléoniennes au terme d'une seconde guerre de Cent Ans. L'Histoire décidément se répète et c'est encore une bataille de l'Atlantique gagnée cette fois contre les sous-marins de l'Amiral Dönitz qui, avec la construction de quelques 8 millions de tonnes de navires marchands permit aux Alliés de libérer l'Europe.

Du côté asiatique, la leçon semble être la même : l'interdiction en Chine de la navigation hauturière après la mort, en 1434, de l'eunuque Tcheng Ho, pour lui substituer la voie d'eau intérieure, avec le canal impérial, ne permettra pas le développement du capitalisme commercial qui fondera, avec l'ère Meiji, la puissance nippone. C'est qu'à tout bien considérer les interactions sont étroites entre Marine et Économie. A-t-on suffisamment noté que tous les États du G8 sont des pays maritimes ?

Le maritime, au sens le plus large du terme, n'aurait-il pas été, le principal moteur du développement économique ? Par ses effets au niveau du commerce bien sûr mais aussi pour avoir stimulé l'innovation et une production manufacturière qui fut, à tout le moins en Grande-Bretagne, à la base de la révolution industrielle. Être tourné vers la mer, vers les échanges, quels qu'ils soient, n'est-ce pas s'inscrire dans une dynamique de contacts et donc d'ouverture, d'aventure et donc de prise de risques qui est le propre de l'économie libérale ?

L'histoire maritime borde également le présent. Mesure-t-on suffisamment, par exemple, que la place des différentes langues dans le monde procède dans une large mesure de l'expansion maritime ? La langue française et donc la littérature française, la chanson française, le cinéma français auraient aujourd'hui un rayonnement supérieur, avec tout ce que cela suppose au niveau commercial, si notre pays avait, au cours de son histoire, regardé davantage vers la mer.

Cette histoire peut éclairer aussi l'avenir. La mer et les fonds marins seront bientôt au coeur même des principaux enjeux économiques et scientifiques. La part du maritime dans le P.I.B., située aujourd'hui entre 3 et 5 % dans les pays de l'O.C.D.E. ne va, à l'évidence, cesser d'augmenter. La création des ZEE, Zones Économiques Exclusives, portant le droit exclusif des États riverains des mers ouvertes à exploiter les fonds marins jusqu'à 200 milles, soit 372 kilomètres, ne constitueraient-elles pas, au sens le plus fort, une «nouvelle frontière» ?

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