La science des relations internationales

La science des relations internationales

Il est incontestable qu'il existe un faisceau de matériaux et de phénomènes relevant du domaine des « relations internationales », puisque, dès les premières heures de l'humanité, des groupes politiques diversifiés coexistent et se font la guerre pour leur survie ! Il peut donc apparaître paradoxal que des interrogations subsistent sur la matérialité et l'autonomie d'une « science des relations internationales ». Pourtant, cette discipline continue de faire l'objet de débats épistémologiques quant à son autonomie en tant que domaine scientifique spécifique.

Faisant partie des dernières nées des sciences humaines et sociales, issues du droit international et de l'histoire diplomatique, les relations internationales ne sont toujours pas (encore) organisées de manière univoque sur le plan universitaire... En France, par exemple, l'autonomie de la discipline est sujette à caution : administrativement, il n'existe pas de département ou de faculté spécialement établis pour enseigner « la science des relations internationales ».

La République démocratique du Congo - qui a établi depuis 1974 tout un département de « relations internationales », avec une formation universitaire étendue sur cinq années - a joué un rôle pionnier dans l'institutionnalisation des relations internationales comme domaine autonome d'enseignement et de recherche dans la configuration administrative de la faculté des sciences sociales.

Ce livre est destiné aussi bien aux chercheurs qu'aux étudiants du domaine, et plus largement à tous les chercheurs des sciences sociales et humaines. L'auteur rappelle, d'une part, les conditions générales de constitution de toute science et, d'autre part, tente de démontrer la matérialité, de nos jours, d'une « science des relations internationales ». L'auteur s'efforce d'élargir le champ du savoir en relations internationales en permettant au lecteur de s'y mouvoir allègrement, sans complexe face à d'autres disciplines (comme la philosophie, la physique, la sociologie, les sciences économiques...) qui se targuent de « scientificité » du fait de leur antériorité.