La SFIO et Madagascar 1947

La Libération avait un an.

La guerre contre le nazisme avait ranimé "le salut par L'Empire colonial" qui n'était pas un simple slogan. La France combattante, revigorée par cette aide sans réserve en hommes et en matériel, laissait germer une idée révolutionnaire ; la fin du colonialisme après-guerre. La victoire la confrontait ainsi à ce qu'elle avait donné à penser comme l'acquittement d'une dette de reconnaissance. Selon les peuples colonisés, la "Patrie des Droits de l'Homme" devait tout simplement appliquer à leur égard les principes universels pour lesquels elle venait de se battre à leurs côtés. La montée de la gauche en confortait chez eux l'immense espoir. L'attente était là, forte.

1947 : le massacre de 89 000 à 100 000 Malgaches vint brutalement remettre les choses en place. Madagascar, tout comme Sétif ou l'Indochine avait pris les armes pour se donner ce que les promesses formulées par temps de malheurs n'avaient pas tenu : la liberté, l'indépendance. La gauche, française et socialiste, partageait alors le pouvoir avec la droite. Dans la distribution des postes, la SFIO, réputée anti-colonialiste, avait la main-mise sur le gouvernement des colonies. Comment concilier des valeurs socialistes avec ce pouvoir et cette sanglante répression ?

Cet ouvrage rouvre, ici, un dossier effacé de la mémoire collective.