Rayon Littérature française
La traversée des bois

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 108 pages
Poids : 154 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-86231-564-5
EAN : 9782862315645

La traversée des bois


Collection(s) | A vif
Paru le
Broché 108 pages

Quatrième de couverture

Années 60. Une mère et son petit garçon reviennent du cinéma. Il est tard, la nuit tombe et il fait froid. Ils rentrent chez eux à pied, en empruntant une route qui traverse une pinède au sommet d'une dune. Ils ont menti au père, et sont allés voir Ben-Hur en cachette. Cette route qui les ramène chez eux, sa mère le lui a dit, elle est dangereuse. Là, dans la forêt, des êtres rodent en attendant leur proie. Cette traversée est une traversée métaphorique qui voit un enfant passer des limbes de l'innocence à la conscience de son identité sexuelle. Les images souvent hallucinées mènent à la frontière entre onirisme et réalité, créant de page en page une atmosphère étouffante, qui rappellera aux lecteurs l'épouvante de certaines nuits de leur enfance, peuplées de sorcières et d'ogres.

Après le recueil de nouvelles, Eddy de haut en bas (Julliard, 1993), voici un premier roman autobiographique de Tristan Duverne, nouvelliste et scénariste.

« Elle ralentit. Pour lui elle ralentit.

Ses doigts, alors, se resserrent convulsivement sur le petit poignet maigre, et l'enfant triste, que commencent à hébéter les émotions de l'après-midi et la fatigue du soir, éprouve douloureusement, dans sa chair, l'empreinte des ongles durs, pointus, jaunes, qu'avant de partir la mère récure à la va-vite avec l'épluche-légumes qu'elle utilise pour les patates. Ses ongles, à la mère, il en prévoit déjà les petits arcs de cercle rouges qu'ils laisseront toute la nuit dans sa peau tendre, couleur de lait, couleur de crème ; ils dansent dans ses yeux las comme autant de signes éperdus que lui fait de loin la vigilance toute en menaces de l'amour maternel. »

« Oh, ce n'est évidemment pas à lui qu'elle s'adresse ainsi, se persuade l'enfant. À lui, la mère aimante, même contrariée, même en colère et résolue à le punir, n'a jamais parlé avec ces accents-là... À quels ennemis, alors, vont ces termes épouvantables qu'elle utilise sans plus aucun contrôle sur elle-même, parlant de honte, de scandale, qu'elle s'est mise tout à l'heure à hurler en laissant l'indignation et la colère lui tirer des bordées de postillons, lui baigner le menton d'une salive d'animal enragé ?... Qui maudit-on ainsi, sinon ses persécuteurs, ses tortionnaires ?... L'enfant cherche dans l'obscurité les francs-tireurs embusqués, le détachement prêt à donner l'assaut, ces assassins de l'ombre, aussi redoutables que lâches, qu'ont formés à s'en prendre aux femmes et aux enfants, aux veuves et aux orphelins, les chefs les plus sanguinaires, mais rien, rien, il ne voit absolument rien : pas le moindre son, pas la moindre lueur renvoyés dans le noir par une pertuisane ou un casque. »

Avis des lecteurs

Du même auteur : Tristan Duverne

Chroniques de San Francisco. Vol. 1

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