La vie était belle

Que cache le sourire enjôleur de cet excentrique gentleman que l'on aperçoit dans les bars de pêcheurs comme dans les salons des notables ? Sir Archibald Leach prétend se trouver à Dieppe en villégiature, peut-être est-il aussi en pèlerinage sur cette côte où il a combattu dans les rangs des Alliés quelque vingt ans plus tôt... La Providence place sur sa route Éric Aubin, écorché vif et fou de cinéma, dont les rêves de gloire s'accommodent mal du conformisme de province.

Lorsque Archibald donne à Éric les moyens de tourner un documentaire sur l'Occupation, le jeune homme s'enthousiasme : oui, il peut devenir cinéaste ! Caméra à l'épaule, le voilà qui se met à traquer les confessions des acteurs et des témoins de cette période sombre jusque dans les labyrinthes secrets d'une ville qu'il croyait sans mystère.

L'Histoire est écrite par les vainqueurs, à l'encre du sang versé. Malheur à qui voudrait remuer les cendres encore brûlantes du passé. Avec La vie était belle, Martine Marie Muller nous offre une ode au pouvoir magique du cinéma, capable de traquer la vérité derrière le mensonge, comme le jeune Éric ne va pas tarder à l'apprendre à ses dépens.