La vierge du diable

L'action débute au printemps de 1598, l'année de l'Edit de Nantes. Par les chemins de France, Jacques Brossier, pauvre tanneur locataire d'une échoppe, promène ses trois filles de ville en ville.

Marthe, la plus laide, serait possédée du démon et son cas déroute les exorcistes les plus aguerris. Partis de Romorantin, la petite troupe fait escale à Orléans, descend la Loire en bateau vers Saumur et Angers pour y rencontrer l'exorciste qui délivrerait Marthe du mal.

Dans une France secouée par les guerres de religions, les manifestations diaboliques de Marthe réveillent les fanatismes sur son passage.

«Il faut aller à Paris !» dit le père qui a saisi que «le démon de sa fille» est source de fortune. Montrée comme un ours de foire, Marthe ne survit à ses crises que par la solidarité et la tendresse de ses sœurs.

A Paris, le destin de Marthe, pauvre fille de Sologne, croise celui de Gabrielle d'Estrées, la favorite d'Henri IV. «L'affaire» Brossier secoue le Parlement et ébranle la couronne. Les plus grands médecins du royaume, les juges, les théologiens sont incapables de s'accorder sur un diagnostic : possédée ou simulatrice ? Le bûcher ou le cachot ? C'est le roi qui tranche dans le sens de l'apaisement pour faire cesser les troubles à l'ordre public.

Celle que l'on appelle «l'énergumène de Romorantin» poursuit son chemin intérieur, celui qui la pousse à percer le secret familial qui scelle le destin du père et de ses trois filles. A Rome, elle va chercher la paix et se retrouve mêlée, sans le savoir, aux intrigues du Jubilé papal de l'an 1600.