Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 177 pages
Poids : 300 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-35692-028-7
EAN : 9782356920287
Langues à l'encan
une nouvelle Europe des langues ?
Quatrième de couverture
Le 7 mai 2008, pour la première fois en France, l'Assemblée nationale française inscrit à l'ordre du jour un débat sur les langues régionales visant à transformer l'article 1 de la Constitution française en spécifiant que «Les langues régionales appartiennent à son patrimoine». Aussitôt l'Académie française dénonce une «atteinte à l'identité nationale» et le Sénat refuse l'amendement «surprise». Outre la polémique strictement française entre les défenseurs du multiculturalisme et les défenseurs du centralisme étatique au nom de l'universalisme, on assiste en Europe à une transformation radicale de la conception des langues. Conforme aux préoccupations d'autres organisations internationales comme l'UNESCO ou l'ONU, le Conseil de l'Europe, à travers la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, tend à consacrer une ethno-biologisation des langues, procédé qui institue juridiquement la «patrimonialisation linguistique».
Nouvel enjeu de pouvoir dans l'exacerbation nationaliste, la langue n'a jamais suscité autant de discours et d'actes politiques : est-elle devenue un instrument incontournable pour imposer une autre vision politique qui prend en Europe la forme d'un fédéralisme anti-étatique ? Est-elle devenue un pion dans le grand jeu de la capitalisation visant à assigner les peuples au même (une langue, une culture, un territoire) selon une conception bio-politique afin d'éteindre toute aspiration politique populaire ?
À partir de trois situations sociolinguistiques différentes en Europe, les auteurs portent leur attention sur l'articulation des nouveaux discours politiques, médiatiques, associatifs, etc., visant à la patrimonialisation puis à la capitalisation des langues devenus les faire-valoir de politiques culturelles oeuvrant à la prospérité de structures émergeant d'un système soucieux, avant tout autre prérogative, de sa perpétuation.