Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 815 pages
Poids : 1007 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-37896-476-4
EAN : 9782378964764
LCDB
le culte des banni.e.s
Quatrième de couverture
LCDB
Il s'agit d'une sorte de club très libre réunissant des artistes de tous horizons insoumis à la hiérarchie des genres, au point d'être marginalisés ou délégitimés par d'autres, mais jouissant d'un capital d'admiration tel hors de leur domaine d'expression qu'on les qualifie de « cultes ». Quel terme choisi pour les dénommer ? « Banni.e.s ». Et pour désigner leur insolite confrérie ? Le sigle LCDB, constitué de la première lettre de l'énoncé explicite : Le Culte Des Banni.e.s.
L'origine de cet essai sans visée académique : une conversation estivale lointaine. Les échanges roulaient désinvoltes sur divers sujets, lorsque je me suis vu opposer, par deux charmantes productrices de cinéma, à l'engouement manifesté pour le dernier film de Wes Anderson (Moonrise Kingdom, 2012), que la chose n'avait rien de surprenant venant d'un artiste (sous-entendu « plasticien »). Cette assertion étrange, postulant l'artiste comme prédisposé à apprécier ce film, m'avait, sur le moment, laissé sans réponse. Mais elle fit son chemin. Venant de découvrir que certaines oeuvres cinématographiques seraient spécifiquement assignées aux artistes, je me suis interrogé : y aurait-il dès lors des « Cinéastes Pour Artistes » (CPA) ? et des « Artistes Pour Cinéastes » (APC), des « Musiciens Pour Artistes » (MPA), des « Musiciens Pour Cinéastes « (MPC), des « Écrivains Pour Chorégraphes » (ÉPC), des « Artistes Pour Architectes » (APA'), etc. ? Dérèglement catégoriel dans tous les sens ! Mais quelles marques infamantes les déclasseraient de leur caste d'origine, qui les placeraient paradoxalement dans une extraterritorialité féconde ? La « transdisciplinarité » ? L'impureté créatrice et l'insolence formelle seraient des qualificatifs plus justes. Trois noms irradient : William S. Burroughs (WSB), Jean-Luc Godard (JLG), John Cage (JC), symboles d'une sur-modernité hétérogène enviable. Pour quels destinataires ? Des spectateurs-lecteurs-regardeurs-auditeurs aux yeux et oreilles grands ouverts. Est-ce tout ? Non. Est apparu, de proche en proche, dans ce qui constitue plus une dérive qu'une étude savante, tout un réseau de connexions et d'analogies avec, en fin de parcours sans fin, cette interrogation : et si ces « banni.e.s » n'étaient autres que mes « banni.e.s » « cultifiés » ?