Le berceau

Le Berceau

Plus que l'histoire d'une vie, Le Berceau nous livre un dialogue insolite et enjoué entre la narratrice et la petite fille qui cristallise en elle une part d'innocence.

Dans ce « Cap Horn » affectif, zone de turbulence extrême de l'enfance, ce dédoublement, sur fond de poème symphonique dédié à la nature, laisse éclore le talent de l'auteure : des idées fortes dans des phrases courtes, légères, qui sonnent au coeur, et la science du mot juste.

« Mon enfant de l'ombre, j'ai porté inscrits au fer rouge en ma chair ta honte, ton désarroi, ton écartèlement, le mystère de ton origine... »

« Fruit et manifestation d'un amour caché... je viens te délivrer et te bercer de tendresse. »

« J'accomplis par l'écriture un travail de forgeron. De grosses pièces de minerai - des extraits de mon passé - m'arrivent, à transformer par le feu des mots, et la conscience aiguë qui les anime. Métamorphose essentielle pour obtenir un métal pur... »

« Écrire comme on vient se poser au bord d'une rivière pour l'entendre couler. »

Le lecteur est fasciné par cette eau vive qui coule et déroule cette vie à deux : celle d'une femme avec la petite fille qu'elle contient.

« Comme le tournesol, nous allons pousser vers la lumière... »

« Devenir femme, c'est cela. Accepter d'être inscrite dans un temps cyclique, le flux et le reflux de la vie en son corps. Dans une loi lunaire et cosmique. Accepter d'être musique et rythme soi-même... »

À l'opposé des épanchements nombrilistes autobiographiques, Le Berceau est un hymne à la vie, à sa beauté, à la joie conquise, arrachée « au laminoir maternel », une lumière et une musique surgies du langage.

« Pitchoune, seules ta spontanéité et ta capacité d'émerveillement peuvent me rendre le goût de la vie, le goût du rire. »

L'auteure exerce comme arthérapeute dans la Drôme.