Le bourreau de Maubeuge

"Chaque soir, le Bourreau accrochait son fils à la patère, contre le mur. Un harnais bricolé suffisait à l'affaire. Le bébé suspendu, tel un petit Indien, sommeillait au fil de sa fatigue. Comme il faisait très chaud, à cause du poêle rougi, Gustave dormait cul à l'air (...)

- Je suis moche, tu es beau, murmura le Bourreau. Ils disent qu'on se ressemble. Comment expliquer ça ?

Le Bourreau s'étira, puis il ouvrit le frigo accroché au plafond. Saloperie d'inondation ! Il pensa à La Hyène qui là-bas, catchait nue dans la boue. Il eût aimé la voir."

Orlando de Rudder nous livre avec Le Bourreau de Maubeuge une histoire d'amour qui nous permet, comme toujours avec lui - ce tripoteur de mots, ce jouisseur du sens et des corps, ce déshabilleur d'idées reçues - d'aller jusqu'au bout du verbe. Une histoire d'amour à la de Rudder, c'est comme un millefeuille : c'est de la fantaisie, du charnel, c'est truculent et fin comme de la dentelle, fragile. C'est baroque et tendre, généreux et naïf.

Le Trou Mahaut a été unanimement salué :

"Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de San-Antonio, Voltaire et Rabelais, cet écrivain, qui redonne ses lettres de noblesse au péché, conjugue avec brio l'inventivité et l'humour, le lyrisme de l'épopée et la liberté picaresque. Le tout dans une langue généreuse et éclatante, qui gifle le lecteur autant qu'elle le caresse." (A. Lorca, Lire)

"Enivrés, tourneboulés et ravis par son débit, son langage savoureux. Délire, le mot s'impose. (...) Un style sans égal." (Pierre-Robert Leclercq, Le Monde)

"Quant à la recette du succès, c'est bien tout le livre qui l'endosse. Dans un style éblouissant, et avec la royale démesure que l'on sait, Orlando de Rudder confirme un statut de tireur allègre et précis..." (G. Cotton, Le Vif- l'Express)

"Succulent et truculent à souhait, un roman picaresque et chamarré, un livre à dévorer sans retenue." (Christophe Colinet, La Voix du Nord)

"Digne héritier des Queneau et autres Roussel, il signe un récit d'une grande sagacité. Le langage y cabriole entre le parlé et l'alambiqué. Loin des sentiers aseptisés, Orlando de Rudder nous offre une œuvre délectable." (Nathalie Dalain, Le Matricule des Anges)