Le bruit de l'héritage

Muile, le village fétiche de Jean Divassa Nyama n'est plus ! Le progrès est passé par là : à sa place, on a construit un aéroport... Les pêcheurs de la lagune les plus âgés sont relogés dans les montagnes où ils doivent découvrir l'élevage, les autres vont se perdre en ville.

Mais, et les Ancêtres ? Qu'a-t-on fait des Ancêtres ? Ils sont restés sous l'asphalte de la piste. Ils en sont très mécontents, et bien décidés à le faire savoir. Ils vont en faire, du bruit, ce sera : Le Bruit de l'héritage.

Après Oncle Mâ et La Vocation de Dignité, Jean signe son troisième roman, le plus épais, le plus dense, le plus beau à mes yeux... Avec des mots tout simples, il nous raconte l'histoire de ces gens humbles dont il fait d'authentiques héros. Les anecdotes, parfois cocasses, souvent émouvantes tissent la trame d'une histoire qui sera la mémoire de l'Afrique Centrale d'aujourd'hui. Comment assimiler la modernité sans perdre son âme africaine, son héritage ? C'est la question à laquelle Oncle Mâ, Père Biteffa, Mâ Guissy et tant d'autres - tous ceux que Jean nous a appris à aimer - essaient de répondre quotidiennement.

Le talent de Jean Divassa Nyama est unique et pourtant, un livre, il faut le ranger dans sa bibliothèque. Je n'hésiterai pas, je le placerai entre, d'un côté, Regain de Jean Giono pour la poésie du quotidien, et de l'autre, La Gloire de mon père de Marcel Pagnol pour l'humour et l'intensité de l'émotion, tout près de l'oeuvre de Steinbeck, pour la force de l'évocation et la simplicité du récit.