Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 137 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782825119563
Le cancer américain
Quatrième de couverture
... La crise américaine elle-même est pour nous un danger encore plus grand, s'il se peut, que n'était la prospérité américaine, malgré l'impérialisme et les volontés d'expansion dont celle-ci s'accompagnait. Prospérité provisoire artificielle et qui ne pouvait subsister parce que défi au bon sens. Nous verrons qu'il est possible et même certain, par une fatalité interne, que les États-Unis courent à la ruine : mais si l'Amérique tombe, elle nous tombera dessus - ou nous tomberons en même temps.
Le Cancer américain a été écrit et publié en 1931, soit deux ans après la crise de Wall Street.
... Des crises pourtant ce n'était pas la première : et depuis le temps que les économistes des diverses écoles les font entrer dans leurs systèmes, depuis plus d'un siècle que politiciens ou banquiers ont établi des techniques pour y parer, l'humanité blasée devrait être bien mithridatisée contre elles. Or une panique telle qu'on en avait vu au Moyen Âge ou dans les dernières années de la Monarchie ne tarda pas à éclater...
La panique est dans les esprits : elle y était même bien avant qu'elle n'ait au propre éclaté. La panique naît de la rupture de tous les contacts rassurants : elle naît de l'isolement, de la fraude, de l'abstraction. Quand une crise bancaire éclate ou qu'un mysticisme s'effondre, il n'est plus rien où s'accrocher aux déserts des spéculations pures...
Ce premier aspect du mal contre lequel il faut lutter... c'est justement celui de la grande peur, seule forme de réaction jusqu'ici manifestée par le monde en face du cancer américain depuis longtemps issu hors de ses frontières à supposer qu'il en ait jamais eu.
Sur ce monde moderne si orgueilleux, si sûr de soi, que l'on prétend si conquérant et si fort une véritable fatalité pèse. Transformant en peur chacune de ses velléités exceptionnelles, faisant aboutir en débâcle tous ses efforts héroïques, elle se solde par des faillites, et tous les grands efforts de cette époque ne semblent s'exprimer valablement que par la panique. Panique financière résultant d'une épopée du crédit, telle qu'on en a jamais vu - panique sociale, où aboutit un ensemble de préoccupations et d'efforts pour protéger la société tels qu'ils auraient dû donner à l'univers la paix définitive...