Le chouan du Tanganyika

Léopold Joubert aurait pu connaître la vie paisible et monotone de ses aïeux, paysans angevins. Les événements en décidèrent autrement. Dans cette famille marquée par les guerres de Vendée et la Terreur révolutionnaire, l'engagement pour Dieu et pour le Roi n'était pas un vain mot, ni un concept abstrait.

À peine âgé de 18 ans, Léopold s'engagea, dès 1860, parmi les volontaires décidés à défendre les États pontificaux, menacés par les troupes de Victor-Emmanuel et de Garibaldi. La chute de Rome le conduisit, avec ses camarades, à rentrer en France pour voler au secours de la patrie que tant d'erreurs politiques avaient conduite à la ruine militaire, mais plus encore morale.

Démobilisé après la victoire prussienne, cet homme courageux, mettant tout naturellement « sa peau au bout de ses idées », ne se considéra pas délié de ses engagements au service de Dieu. Répondant à l'appel du cardinal Lavigerie, il prit la route de l'Afrique pour y défendre par les armes les missions catholiques qui s'y établissaient. Et aussi pour lutter contre les tribus d'esclavagistes et faire triompher la conception chrétienne de la dignité de tout homme...

Cette vie trépidante se lit comme un roman, mais elle est aussi la biographie d'un héros discret, emporté dans la tourmente de l'histoire.