Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 381 pages
Poids : 510 g
Dimensions : 15cm X 24cm
EAN : 9782845451094
Le crime d'aimer
les enfants du STO
Quatrième de couverture
Combien de prisonniers et de requis du travail français, pris au piège de l'amour, furent expédiés en camp de concentration tandis que les femmes allemandes, coupables d'avoir avec eux «souillé la race», moururent à Ravensbrück ?
La France a fourni au IIIe Reich, avec la Russie et la Pologne, le plus gros contingent de travailleurs. Contraints et forcés par les lois de Vichy imposées par l'occupant, près de deux millions de prisonniers de guerre français - les KG - et un million de requis du travail - les STO - ont travaillé dans les usines, les ateliers et les fermes du Grand Reich. Dès 1940, la Gestapo promulgua un décret selon lequel «les prisonniers de guerre français pris à des relations sexuelles avec des jeunes femmes allemandes devaient être punis de mort, de même que les prisonniers polonais». Les peines qui furent infligées aux KG ou aux STO équivalaient souvent à la mort. Les femmes allemandes prises en faute suite à des dénonciations et des commérages subirent des interrogatoires musclés. Parfois tondues et exhibées dans les rues sous l'oeil vigilant de la Gestapo, elles finirent souvent leurs jours en camp de concentration. Même si certaines mères parvinrent à fuir ou à se cacher avec leur bébé, la majorité des enfants de ces couples infortunés furent voués à l'éducation nationale-socialiste s'ils avaient l'air «aryen», ou discrètement éliminés. Beaucoup de jeunes requis du travail et de prisonniers français, coupés de leur patrie, astreints à des travaux épuisants et souvent dangereux ont malgré tout trouvé le reconfort auprès de femmes du pays ennemi. Leurs amours furent une autre façon de dire «non» à Hitler.
Aujourd'hui, des milliers d'enfants et de petits-enfants d'anciens KG et STO vivent en Allemagne et, pour un petit nombre, en France. Comme pour son précédent livre, Enfants maudits, consacré aux enfants nés de liaisons clandestines entre de jeunes appelés de la Wehrmacht et des femmes françaises, Jean-Paul Picaper donne ici la parole à ces enfants d'outre-Rhin. Le Crime d'aimer raconte leur calvaire dans l'univers démentiel de la dictature hitlérienne : des tragédies, quelques petits bonheurs, mais surtout des vies dévastées. Au regard des centaines de dossiers et d'archives inédites du IIIe Reich qu'il a étudiés, l'auteur nous fait découvrir des aventures humaines bouleversantes qui balisent les lourdes pages de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.