Fiche technique
Poids : 601 g
EAN : 9782892614664
Quatrième de couverture
Sergio Kokis est devenu, au fil des ans, l'un des chefs de file de la littérature québécoise. Brésilien d'origine, psychologue à la retraite et peintre, Kokis a fait de la langue française son laboratoire d'écriture. Le pavillon des miroirs, son premier roman, a été unanimement salué par la critique (quatre prix littéraires). Puis les titres se sont succédé à une cadence qui remplit d'aise les lecteurs, car Sergio a l'art de charmer ceux-ci par des récits toujours captivants et sans cesse renouvelés. Le fou de Bosch est le quinzième titre que Sergio Kokis signe depuis 1994. Les oeuvres de Kokis sont également publiées en France, au Brésil et au Canada anglais. Steiner éprouva alors une sorte de sérénité jubilatoire et décida de revenir à sa vie de tous les jours pour mieux préparer ses défenses contre les agents du désordre. [...] Il marcha lentement jusqu'à son lieu de travail, content de lui-même et de l'état du monde sorti des ténèbres de la nuit. Chemin faisant, cependant, la seule décision raisonnable dans sa situation s'imposa à lui comme inévitable : il fallait fuir. Il fallait qu'il disparaisse sans laisser de trace et sans éveiller le moindre soupçon dans son entourage. Le secret qu'il détenait était trop important pour risquer qu'il tombât dans les mains de ses ennemis. Sans doute qu'en ce moment précis ils étaient en train de comploter pour polluer son âme et détruire son esprit, avant de sacrifier son corps. Il ne s'acharnerait plus à lutter, car c'était absurde de tout risquer. Fuir était la seule stratégie valable pour garder le trésor de sa conscience et pouvoir continuer sa tâche de témoin de la folie humaine. Mais fuir et disparaître de façon à ce qu'ils ne le retrouvent jamais. Pour cela, il lui faudrait mobiliser toutes les ressources de sa formidable logique, il lui faudrait déployer des ruses spectaculaires et envoyer ses persécuteurs sur de fausses pistes jusqu'à ce qu'il fût hors de danger, avec une identité d'emprunt. À l'instar de Jérôme Bosch, et sans doute de tant d'autres comme lui, disparus sans laisser de témoins, ne fût-ce que l'ombre d'un tombeau. Steiner se sentait condamné à l'exil, une fois de plus.