Le mal

Les quatorze textes qui constituent ce recueil ont été rédigés pendant quatre décennies. Des essais spéculatifs sur l'Impossibilité du mal, sur les Implications philosophiques du dogme du péché originel et sur les Eléments d'une doctrine chrétienne du mal précèdent des études historiques. A côté des grands noms de la philosophie classique Leibniz, Kant, Schelling, le volume comporte des travaux sur le théosophe allemand, Jacob Bœhme et sur le fondateur de la philosophie américaine, Jonathan Edwards. Deux penseurs du XX^e siècle y sont également présentés : Hannah Arendt et Simone Weil. Aux écrits sur les philosophes s'ajoutent des recherches sur la littérature : le Paradis Perdu miltonien et l'Etrange Histoire de Jekyll et de Hyde sont soumis à une analyse conceptuelle. Et c'est encore une étude d'ordre philosophique qui se donne la tâche de dégager l'enseignement sur le mal que révèlent les coutumes, les institutions et les croyances des Bantous Orientaux.

De caractère et d'ambition différents, consacrés à des auteurs que séparent la langue, la culture, les siècles, les textes de ce volume véhiculent néanmoins une vision philosophique unifiée du mal. Le rappel de la positivité du mal, opposé aux explications par l'ignorance et par la simple privation est le fil conducteur de ce livre. Il implique une reprise constante de l'interrogation sur les relations respectives entre les trois niveaux de la corruptibilité de la matière, de la souffrance physique et psychique, de la mauvaise volonté coupable. Respectueuse de la radicalité et de la réalité multiforme du mal, l'interrogation sur le pourquoi du non-sens existant dévoile de nouvelles aires de la métaphysique.