Le marathon laveur

Un grain de sable jamais n'abolira le hasard... Cannes... 15 septembre 2001, 23 h. 59

La fête s'arrête sous la grande verrière de l'ancienne cave coopérative.

La danseuse s'est immobilisée. Les comédiens se sont tus.

Les musiciens ont posé leurs instruments.

Au milieu des machines massives, métalliques, silencieuses, on apporte l'amphore.

Marine a pris cinq petits morceaux de papier, pliés au fond de l'amphore, et jetés parmi les autres par les visiteurs du jour: des mots surgis au hasard des rencontres, avec les lieux, avec les livres, avec les oeuvres d'art, si intenses, d'Astrig Boissier.

Cinq mots tirés au sort, cinq mots qui feront la matière première du marathon d'écriture.

Et puis un mot encore, tiré par chacun d'eux, chacun des écrivains d'un soir. Bientôt ils s'installeront sous la coupole de verre et de métal.

Chacun pour soi au milieu de la nuit.

Avec cinq mots plus un, et douze heures devant eux pour conjurer le sort.

Sylvie Léonard