Rayon Christianisme
Le monogénès

Fiche technique

Format : Coffret
Nb de pages : 379, 444 pages
Poids : 1600 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782711616473

Le monogénès


Collection(s) | Textes et traditions
Paru le
Coffret 379, 444 pages
préface générale, éd. critique, trad. française et comment. Richard Goulet
Professionnels

Quatrième de couverture

Parmi les textes qui ont alimenté le conflit entre hellénisme et christianisme dans les premiers siècles de notre ère ceux des grands adversaires païens, comme Celse, Porphyre ou l'empereur Julien, ont systématiquement été éliminés par la tradition chrétienne et on en retrouve des fragments uniquement dans les réfutations dont ils ont fait l'objet.

Le Monogénès de Macarios de Magnésie est, de ce point de vue, un témoignage exceptionnel sur cette confrontation culturelle. Il relate un débat oratoire public, déroulé sur cinq journées, entre un philosophe païen anonyme et l'auteur chrétien. L'adversaire païen aligne plusieurs séries d'objections contre des passages du Nouveau Testament, contre le Christ, les Apôtres, saint Paul, ou contre les doctrines chrétiennes. Le chrétien répond ensuite à chacune de ces séries d'objections.

Ce texte a été retrouvé en 1867 dans un manuscrit incomplet qui fut édité en 1876 par Charles Blondel et qui disparut par la suite, comme avaient disparu plusieurs autres manuscrits, connus au Moyen-Âge ou à la Renaissance, mais restés inédits. Il n'a jamais été réédité depuis et seules les objections ont été jusqu'ici traduites. Les problèmes littéraires et historiques qu'il pose sont nombreux: qui était Macarios? Où et quand vivait-il? Le débat oratoire qu'il met en scène est-il réel ou fictif? A-t-il inventé les objections qu'il prête à l'adversaire païen ou les a-t-il empruntées à un traité existant? Et dans ce cas, qui en serait l'auteur?

Le débat relaté est vraisemblablement fictif, mais Macarios n'a sans doute pas inventé les objections qu'il prête à son adversaire. Souvent en effet, dans sa réponse, il montre qu'il n'en a pas compris la portée, historique ou philosophique. On pense généralement que Macarios a emprunté ces objections au traité perdu en quinze livres écrit Contre les Chrétiens par le philosophe de la fin du IIIe siècle, Porphyre de Tyr. On aurait donc là les vestiges de la polémique dirigée contre le christianisme par son plus grand adversaire.

Les réponses apportées par Macarios pour défendre le christianisme ne sont pas elles non plus dépourvues d'intérêt, car elles font appel à des vues théologiques originales qui s'inscrivent dans les grands débats doctrinaux du IVe siècle et à des ressources rhétoriques que l'on voit rarement étalées aussi ouvertement chez les Pères de l'Église.

Biographie

Richard Goulet est chercheur au C.N.R.S. dans l'unité «Histoire des doctrines de la fin de l'Antiquité et du Haut Moyen-Âge - Année philologique» (U.P.R. 76). Il dirige la publication du Dictionnaire des philosophes antiques dont trois volumes (A-K) sont déjà parus.

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