Le moulin de l'Eygues

Pierre Sogno se souvient de l'homme extraordinaire que fut son grand-père, le meunier de Nyons (Drôme provençale). Cependant, il nous offre ici un roman dans lequel les personnages prennent encore plus de vérité par le miracle de la fiction. Le Moulin de l'Eygues est d'abord ce lieu où naît puis s'approfondit l'amour du meunier Marc-Emile (presque vieux) pour sa très jeune épouse Claudine. C'est aussi un lieu d'accueil pour les autres membres de la famille et les amis en difficulté, qui viennent chercher courage et conseils auprès du meunier, le bon sens, la tolérance et la bonté qui l'animent lui assurant une calme autorité.

Mais il devra à son tour surmonter l'adversité en défendant son commerce et protégeant son amour. Vers la fin de sa vie, il s'évadera dans l'art et pratiquera la peinture avec talent.

Au-delà du drame personnel de cet homme d'exception, ce roman raconte les tribulations de toute une famille et nous présente les problèmes sociaux d'une époque de nationalisme exacerbé, où la mode et la publicité commerciale s'emparaient de l'épopée coloniale tandis qu'en France on persécutait les immigrés italiens.

Pierre Sogno nous raconte tout cela dans son style coloré tantôt vif, tantôt émouvant. Le résultat ? Une belle histoire de passions qu'on lit avec passion, dans laquelle certaines anecdotes violentes ou érotiques alternent avec les plages d'une infinie tendresse. On sent que l'auteur aime ces gens qui sont l'âme et le sang de la province qui l'a vu naître et qu'il n'a jamais quittée, déjà présente dans la plupart de ses précédents ouvrages.