Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 763 pages
Poids : 1280 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782906769694
Le paradigme ergologique ou Un métier de philosophe
Quatrième de couverture
Le paradigme ergologique ou un métier de Philosophe présente une trajectoire intellectuelle qui, à travers des questions essentielles qui ont agité ces vingt-cinq dernières années, est conduite à retravailler certains chantiers fondamentaux du patrimoine philosophique et culturel.
Ainsi, à partir d'investigations sur les transformations du travail, les notions de «compétence», de «métier», de «collectif», ... de questionnements sur l'approche du travail par l'ergonomie, la médecine, l'économie, le droit, la gestion, ... à partir d'interrogations sur la «formation professionnelle», la prévention, et, en fin de compte, sur les modes d'intervention dans la vie des autres avec en cible principale les situations de travail, l'ouvrage se trouve avoir à reprendre des questionnements plus généraux : le concept même de travail, les rapports entre «la technique» et le faire industrieux, entre le travail et le temps, le travail et le politique, la vie et les valeurs, la reconsidération des dialectiques motrices de l'historicité humaine. Itinéraire qui veille à se ménager en permanence des confrontations avec les forces de rappel du réel, celles du présent, très largement, mais aussi, dans la mesure du possible, celles du passé, à travers des incursions dans la fabrication néolithique, le savoir du travail à l'époque de l'Encyclopédie, l'industrialisme alsacien au XIXe siècle, l'histoire de la thermodynamique...
Cette énigme de l'activité humaine, à laquelle renvoie le terme plus général d'«ergologie», se manifeste au fur et à mesure des investigations comme productrice d'un inconfort intellectuel permanent et fécond, dans la mesure où elle conduit à reformuler les rapports entre l'éthique, l'épistémologie, et la vie : qu'est-ce que connaître l'activité humaine ? En quoi ce processus de connaissance est-il distinct de celui qui opère dans les sciences de la nature ? Quelles sont les deux disciplines ou ascèses propres à la pensée conquérante, qui doivent néanmoins croiser leurs normes ? La discipline du concept, la question de l'histoire des savoirs scientifiques, au nœud de ces croisements, expliquent la présence dans cet ouvrage de textes orientés sur l'histoire des sciences.
Par rapport aux tâches du présent, qui requièrent des synergies entre les savoirs et les valeurs en débat dans toute activité vivante, quel régime de production de connaissance peut articuler les exigences de ces deux disciplines ? Quelle présence en son sein des divers protagonistes ? Et si ces interrogations requestionnent l'activité philosophique, dans quelle mesure et jusqu'à quel point le «paradigme ergologique» qui les suscite peut ré-interroger le «métier de philosophe» ?
Le paradigme ergologique ou un métier de Philosophe rassemble 34 textes qui, organisés en sept parties ayant chacune sa cohérence et sa présentation propres, cheminent à travers ces questions en élaborant progressivement une série de concepts qui essaient d'en construire une démarche d'approche. Ces textes sont précédés d'une substantielle introduction : le constat d'un maintien paradoxal aujourd'hui de la notion de «métier», sous la forme définie dans ce texte comme «métier en souffrance», permet de rappeler au travail du philosophe sa mission d'enquêter en permanence sur ce qui est précisément en souffrance, en attente de conceptualisation, dans l'activité de ses semblables ; faute de quoi, il réduirait la portée des questionnements susceptibles de se confronter et de renouveler le patrimoine de la philosophie.
Une non moins substantielle conclusion ferme cet ouvrage, où, en appui sur l'ensemble des textes, développant plus particulièrement les notions de «corps-soi», de «dramatiques d'usage de soi», et après un bref débat avec les neurosciences, se dessine la nécessité d'une «ergologie», et se précise ce qu'on pourrait appeler son cahier des charges. «Démarche», «approche», «discipline», «métier» : au terme il apparaîtra que ce cahier des charges définit l'ergologie comme un chantier, convoquant toutes sortes de compétences et d'expériences, dans un inconfort intellectuel toujours maintenu, auquel tout projet transformateur et de volonté non manipulatrice devrait sans doute se confronter.