Rayon Droit privé
Le peintre et son modèle déposé

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 150 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782940159208

Le peintre et son modèle déposé


Paru le
Broché 150 pages

Quatrième de couverture

Le 14 avril 1959, Yves Klein se rend à l'Institut national de la propriété industrielle pour enregistrer l'enveloppe Soleau n° 58 972, un moyen commode, rapide et peu onéreux de faire reconnaître ses droits sur une invention. Dans cette enveloppe, cinq projets concernant des jets de feu et d'eau et un tube d'aluminium. Le 2 mars 1960, il recourt encore à l'I.N.P.I. pour déposer cette fois par l'intermédiaire d'une agence spécialisée un brevet pour un «Procédé de décoration ou d'intégration architecturale et produits obtenus par l'application dudit procédé», brevet qui recouvre en fait ses célèbres Anthropométries.

Si ces démarches d'Yves Klein occupent une place exemplaire dans l'essai de Didier Semin, c'est qu'elles portent à son niveau le plus critique des questions qui touchent directement à la définition du droit d'auteur et à l'autorité de l'artiste sur son œuvre. Le modèle du brevet aborde en effet de front le problème de l'œuvre reproductible, mais surtout de la délégation, de la réalisation de l'œuvre par un tiers. En ce sens, c'est un des termes essentiels du contrat traditionnel entre l'artiste, l'amateur, le collectionneur et le marchand qui est remis en question - celui de l'œuvre «autographe», de l'œuvre dont l'authenticité et la valeur sont garanties par la main de l'artiste.

Outre qu'il replace l'art conceptuel dans un contexte plus large que celui dans lequel il est habituellement analysé, Didier Semin dresse le tableau d'une mutation fondamentale de l'activité artistique. Loin de s'en tenir aux initiatives des artistes, il s'attache à examiner leurs répercussions sur l'ensemble de pratiques et de croyances qui constituent l'institution. Face aux problèmes de production et de conservation engendrés par ces nouvelles formes d'art virtuelles apparaissent en effet de nouvelles formes de médiation. Du «musée imaginaire» à l'agence de Ghislain Mollet-Viéville et à Museum in Progress se multiplient les signes qui annoncent que c'est moins la muséographie que les notions mêmes de musée et de collection qui sont appelées à se transformer.

Biographie

Didier Semin est né en 1954 en Alsace. Historien de l'art, il a dirigé le Musée des Sables d'Olonne et travaillé successivement au Musée d'art moderne de la Ville de Paris et au Musée national d'art moderne (Centre Georges Pompidou). Parmi les expositions dont il a assuré le commissariat, on retiendra les monographies consacrées à Jean-Luc Vilmouth, Robert Combas, François Dufrêne, Sophie Taueber, Martial Raysse et Kurt Schwitters, ainsi que L'Empreinte (co-dirigée avec Georges Didi-Huberman). Outre de nombreux articles et préfaces, il a notamment publié un Christian Boltanski (Art Press, 1988), un Victor Brauner (Filipacchi, 1990) et un ouvrage sur l'Arte Povera (Centre Pompidou, 1992). Didier Semin est aujourd'hui professeur d'histoire de l'art à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts à Paris.

Avis des lecteurs

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