Le piéton de Lille

Le Piéton de Lille

On ne prend bien la mesure d'une ville qu'à pied. À cet instant de la marche, des mondes inattendus se dessinent là où le citadin se déplaçait par habitude. Entre découverte ludique et errance informée, Lille (mais aussi Roubaix et Villeneuve-d'Ascq) devient ville de flânerie, mariant histoire et dérive légère.

En dix parcours (ne dépassant pas 2h30, arrêts - nombreux - non déduits...), le pas du piéton se fait vagabond et l'humeur se teinte de vive curiosité pour mieux apprécier la reine des citadelles, le quartier des moulins, faire son marché à Wazemmes, unir la cité et la campagne, la ville bourgeoise et l'ouvrière. Boire le thé sur un air de musette : entre grâce et étonnement, entre authenticité et insolite, d'un estaminet au beffroi, des remparts aux friches industrielles reconverties en lieux de culture et de partage, des maisons-folies au futurisme d'Euralille, le piéton se glisse entre rêve et exigence ; son allure s'imprègne des bonnes fortunes croisées sur sa route.

Lille est là et ailleurs. Le piéton qui la parcourt au pas de Danièle Boone sent ses yeux se déciller, les portes de sa perception s'ouvrent alors à des réalités enfouies, ignorées, insoupçonnées... La ville est pétrie de sa mémoire ; elle sait son altérité : au piéton de les appréhender...