Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 493 pages
Poids : 350 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-84960-183-9
EAN : 9782849601839
Le roman de la parole
Quatrième de couverture
Monsieur Sylvain Grumbacher, le boucher de la rue des Juifs à Dornach, a été un incroyable bavard, un schmüser, comme on disait en yidich alsacien dans sa jeunesse. Il a servi ses clients mulhousiens, juifs ou non-juifs, pendant près d'un demi-siècle. Pendant les trente années qui ont suivi sa retraite en 1974, de nombreux patients venaient le voir pour ses massages réputés. Il rendait lui-même visite aux personnes âgées de la communauté juive pour faire leurs comptes, les soigner, ou encore fêter leur anniversaire. Et toujours, en racontant à chacune et à chacun son expérience enracinée dans la tradition, dans l'histoire violente de son siècle, en faisant rire son entourage avec ses witz (blagues) en yidich.
Quand Jean-Yves Cerf, chercheur débutant en ethnologie, est venu le trouver en l'an 2000 pour recueillir des histoires drôles, ni l'un ni l'autre ne se doutait que leurs rencontres autour d'un magnétophone se poursuivraient encore des années.
Juste avant de mourir, en 2006, Monsieur Grumbacher a proposé à Jean-Yves Cerf de continuer l'aventure par un roman. Oui, un roman, disait-il, pour prolonger leurs conversations. Le roman de la parole est le fruit de cette rencontre entre deux personnages réels, de ce passage de relais entre lui, vieil artisan juif traditionnel, prophétique, et le chercheur, intellectuel sans religion.
Le roman de la parole est la biographie d'un juif polyglotte à l'étonnante mémoire qui a traversé presque tout le vingtième siècle en Alsace. C'est aussi une réflexion pratique sur la recherche en sciences sociales, dans un champ où le sujet, l'homme, est l'égal du chercheur.
L'ethnologie prend son sens dans la coopération.
Le roman de la parole est devenu la thèse soutenue par Jean-Yves Cerf en décembre 2008 à l'Université Marc Bloch de Strasbourg. Ce livre en est une adaptation.
Monsieur Grumbacher n'a, de fait, nullement converti l'auteur à sa religion.
Mais il a modifié son système de pensée.
"Je ne lui ai pas donné la parole en allant l'enregistrer. Pour ça, il n'avait pas eu besoin d'un ethnologue ! J'ai donné à lire ses paroles, et à réfléchir, sur le sens social de sa parole aux autres." écrit Jean-Yves Cerf