Le sapin aux cinq loups

Le sapin aux cinq loups

Gilbert Remy, natif de Fresse-sur-Moselle, dans les Hautes-Vosges, enseigna la philosophie pendant une trentaine d'années au Lycée Fustel de Coulanges, à Strasbourg. Pendant tout ce temps, il se tint éloigné du village de son enfance...Rien ne le prédestinait à écrire des contes ou à inventer des légendes facétieuses.

C'est ce qu'il fît néanmoins, d'abord sur des mythes populaires alsaciens (les cigognes, la coiffe de l'Alsacienne, la cathédrale de Strasbourg, les maisons à colombage...), puis sur des pratiques domestiques de la campagne (le lapin, la laitue, la préparation de la choucroute, les pissenlits, le pot-au-feu...). C'était sa façon à lui de conjurer l'excès d'abstraction de la philosophie. C'était aussi réveiller la vie qu'il avait menée durant son enfance, au milieu des gens simples, généreux, souvent truculents et remplis de bon sens. Il en vient aujourd'hui à imaginer deux grands récits proprement vosgiens et « fressiots » : Le sapin aux cinq loups et Frère Joseph 1950.

Le présent recueil contient cinq histoires, de longueur inégale, qui se répondent entre elles. Le Sapin aux cinq loups répond aux Feux de Saint Jean. Le Pot-au-feu souligne la tension, perceptible déjà dans le « Sapin », entre le sacré et le profane. Les loups, pour mythiques qu'ils soient, ne sont-ils pas des manifestations du démon ? C'est toute la vie paysanne d'autrefois qui est comme dévorée par ce qu'on appelle, par habitude, la civilisation.