Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 415 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 25cm
ISBN : 978-2-85525-384-8
EAN : 9782855253848
Le savoir vagabond
histoire de l'enseignement de la médecine
Quatrième de couverture
Au début, l'enseignement de l'art de guérir s'est transmis par compagnonnage, sans livres, à la façon dont le centaure Chiron aurait éduqué le demi-dieu Asclépios, par «la parole, le couteau et les herbes». Les médecins grecs, les Asclépiades, formaient ainsi leurs élèves au chevet des patients. Au IVe siècle avant notre ère, Hippocrate de Cos débarrasse la médecine de ses oripeaux de religion et de magie, en postulant que les maladies ont des causes naturelles. C'est à cette époque que les premières écoles de médecine apparaissent sur le pourtour méditerranéen. Dès lors, le savoir médical va vagabonder selon les vicissitudes des temps. On le verra prospérer, puis s'éteindre dans de nombreux foyers de lumière, à Alexandrie, à Gundishapur, à Bagdad, au Caire, à Kairouan, à Cordoue... L'héritage de la médecine grecque est transmis aux Perses, puis aux Arabes qui ont su le préserver.
En Occident, l'enseignement médical connaît un long sommeil dans le haut Moyen Âge, quand la médecine n'est plus exercée que par les moines bénédictins durant près de sept siècles. Renaissant en Occident à Salerne, le savoir médical connaît un renouveau lors de la création des universités, à partir du XIIIe siècle, à Bologne, Montpellier, Paris et Padoue. À la Renaissance, on remet en cause le savoir antique et une profonde révolution culturelle métamorphose la médecine. On explore le corps humain et on se met à quantifier les phénomènes vitaux en mesurant le pouls et la température corporelle... Harvey découvre la circulation sanguine. C'est la naissance de la médecine moderne qui bouleversera l'enseignement médical traditionnel. Suivra l'approche anatomo-clinique qui classe les maladies en fonction des symptômes et des lésions observées à l'autopsie. L'enseignement clinique sera mis au pinacle par l'École française au XIXe siècle, avant de connaître une embellie dans les pays germaniques, qui associent la clinique à l'enseignement et à la recherche, une prémonition des Centres hospitalo-universitaires, mis en oeuvre en 1958 par Robert Debré. Aujourd'hui, le coeur battant de l'enseignement et de la recherche médicale se situe Outre-Atlantique, à Baltimore, Boston, Yale, San Francisco... Jamais la médecine n'a connu plus féconde période.