Rayon Ecoles et systèmes
Le Séminaire. Vol. 18. D'un discours qui ne serait pas du semblant

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 185 pages
Poids : 330 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-02-090219-9
EAN : 9782020902199

D'un discours qui ne serait pas du semblant

Chez Seuil

Série | Le Séminaire
Collection(s) | Champ freudien
Paru le
Broché 185 pages
texte établi par Jacques-Alain Miller
Public motivé

Quatrième de couverture

Titre de prime abord énigmatique. Donnons le mot : il s'agit de l'homme et de la femme - de leurs relations les plus concrètes, amoureuses et sexuelles, dans leur vie de tous les jours, oui, comme dans leurs rêves et leurs fantasmes. Cela n'a rien à faire, bien entendu, avec ce que la biologie étudie sous le nom de sexualité. Faut-il pour autant laisser ce domaine à la poésie, au roman, aux idéologies ? On tente ici d'en donner une logique. C'est retors.

Dans l'ordre sexuel, il ne suffit pas d'être, il faut encore paraître. Cela est vrai des animaux. L'éthologie a détaillé la parade qui précède et conditionne l'accouplement : c'est, dans la règle, le mâle qui fait signe à sa partenaire de ses bonnes dispositions, par l'exhibition de formes, couleurs, postures. Ces signifiants imaginaires constituent ce que nous appelons des semblants. On a pu aussi bien les mettre en valeur dans l'espèce humaine, et y trouver matière à satire. Pour y trouver matière à science, il convient de les bien distinguer du réel qu'ils voilent et manifestent à la fois, celui de la jouissance.

Celle-ci n'est pas la même pour l'un et l'autre sexes. Difficilement localisable du côté femme, et à vrai dire diffus et insituable, le réel en jeu est, du côté homme, coordonné à un semblant majeur, le phallus. D'où il ressort : que, contrairement au sens commun, l'homme est l'esclave du semblant qu'il supporte, tandis que, plus libre à cet endroit, la femme est aussi plus proche du réel ; que rencontrer sexuellement la femme est toujours pour l'homme mettre le semblant à l'épreuve du réel, et vaut comme «heure de vérité» ; que, si le phallus est apte à signifier l'homme comme tel, «tout homme», la jouissance féminine, pour n'être «pas-toute» prise dans ce semblant, fait objection à l'universel.

Dès lors, une logique est possible en effet, si l'on a le nerf d'écrire ainsi la fonction phallique, (...) (x), et de formaliser les deux modes distincts, pour un sujet, de se sexualiser, en s'y inscrivant comme argument. Cette élaboration demande : de passer outre les mythes inventés par Freud, l'OEdipe et le Père de la horde (Totem et tabou) ; de mobiliser Aristote, Pierce, la théorie de la quantification ; d'élucider la vraie nature de l'écrit, en passant par le chinois et le japonais.

Au terme du parcours, on saura donner sa valeur exacte à l'aphorisme lacanien : «Il n'y a pas de rapport sexuel.»

Jacques-Alain Miller

Avis des lecteurs

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