Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 234 pages
Poids : 220 g
Dimensions : 12cm X 22cm
ISBN : 978-2-7427-8542-1
EAN : 9782742785421
Le sens de la famille
récit autobiographique
Les libraires en parlent
A.M. Homes avait toujours su qu'elle avait été adoptée. Enfant, elle avait questionné sa mère, mais n'avait jamais entrepris de recherches sur ses origines. Alors qu'elle avait trente-deux ans et commençait à être reconnue pour son talent de romancière, ses parents biologiques firent brusquement irruption dans sa vie. Ce fut un véritable séisme identitaire : elle se retrouva sans protection aucune et en proie à une confusion totale face à ces deux personnes qui semblaient reprendre, à travers elle, leur propre histoire là où elle s'était arrêtée, c'est-à-dire à sa naissance; ce, tout en l'excluant et en la maintenant dans l'ignorance de ce qu'ils savaient l'un sur l'autre.
Confrontée au sens même de sa propre histoire, A.M. Homes se tourna vers la généalogie six ans plus tard, après la mort de sa mère biologique. Si elle ressentit pour sa famille biologique une sorte de ronronnement de l'identification, son sentiment d'appartenance à sa famille adoptive se renforça : elle avait grandi dans le cadre d'un récit, lequel était devenu le sien du point de vue social et culturel. Peu à peu, la question de la parenté devint un détail technique secondaire: reconstituer l'histoire de quatre familles sur seize générations fut pour elle le moyen de recadrer ses parents biologiques, devenus, au même titre qu'elle, un simple chaînon contribuant à l'élaboration d'une histoire plus vaste que la leur : celle du roman familial. Car A.M. Homes fut trés vite attirée et enchantée par l'histoire de ces personnes qu'elle n'avait jamais connues et dont elle reconstitua le destin.
A.M. Homes laissa passer plusieurs années avant d'écrire ce livre: ce fut suite à un article sur son histoire pour le "New Yorker", qui exigeait des sources sûres pour le publier. Or, A.M. Homes refusait de leur donner le nom et les coordonnées de son père biologique, par souci de protèger cet homme déjà marié à sa naissance, père de famille, avec lequel elle n'avait alors plus aucun contact. Un homme, dont le comportement avait pourtant été méprisable, vis-à-vis d'elle, mais surtout vis-à-vis de sa mère biologique. Le protèger de quoi, alors qu'il avait brisé la vie de cette mère? On peut dés lors penser qu'il s'agit ici d'un livre écrit en mémoire, pour la mémoire de cette femme décédée dans une grande solitude. Un hommage.
Ce livre est une parenthèse dans l'oeuvre d'A.M. Homes, laquelle a toujours privilégié la pure fiction à tout écrit autobiographique. Il n'en demeure pas moins un livre à replacer au coeur même de son oeuvre. Du reste, ce récit se lit comme un roman familial : l'écrivain est bel et bien présent tout au long, réécrivant son histoire en la structurant comme elle l'entend, ce qui donne à ce texte une dimension littéraire d'une qualité tout aussi égale que l'excellent roman avec lequel on l'a découverte en france :Ce livre va vous sauver la vie.
Florence LORRAIN
Quatrième de couverture
Issue d'une liaison entre une jeune femme de vingt-deux ans et son employeur - un homme marié plus âgé qu'elle et déjà père de famille -, adoptée par un couple d'universitaires que la mort a privés de leur fils, c'est à l'âge de trente et un ans que A. M. Homes voit ses parents biologiques surgir, l'un après l'autre, sur la scène de son existence de jeune romancière new-yorkaise alors en train de recueillir le fruit de ses premiers succès littéraires...
Mère à son tour au moment où elle prend la décision de se risquer au périlleux récit autobiographique requis par cet événement, l'écrivain évoque de manière volontairement factuelle l'impérieuse et soudaine nécessité de se doter d'un « roman familial » enfin lisible et acceptable, qui lui fait alors entreprendre, presque malgré elle, un éprouvant voyage identitaire, aux allures, parfois, de film noir, entre frénésie généalogique et ressassement du traumatisme de l'abandon.
Interrogeant sans détour la problématique de l'édification de l'individu dans ses rapports avec ce qu'il est convenu d'appeler le « sens de la famille », A. M. Homes livre ici un récit stupéfiant de profondeur et de courage, qui, n'épargnant ni l'adopté ni l'adoptant, installe peu à peu le visage inconstant de l'amour au centre géométrique de la relation de parenté, tel un trou noir hantant la galaxie des destinées humaines.