Le surréalisme, de jadis à naguère

Que faire quand vous avez 16 ans dans les années cinquante, et que Rimbaud, Artaud et les surréalistes se fondent à vos yeux dans un même esprit de révolte ? On écrit à André Breton qui vous ouvre la porte du groupe qu'il anime. Jeunes et anciens y parlent beaucoup de l'art et de la littérature surréalistes, des gloires fanées. Le discours sur Trotski, le marxisme et Octobre tourne en rond et laisse bien des question pendantes. Est-il une autre voie à l'écart des sentiers battus ? L'éloignement du groupe surréaliste et les polémiques dans un milieu saturé d'idéologies politiques mènent l'auteur à la rencontre de Maximilien Rubel. Naît ainsi une collaboration intense à cette œuvre alors iconoclaste : arracher Marx à l'emprise des «marxismes» qui altèrent sa pensée ou la détournent à des fins d'oppression. Dans le même temps, c'est l'approfondissement d'une intuition critique : il existe une différence radicale entre la révolution surréaliste, qui aspirait à changer de fond en comble le rapport au monde de l'art, et le surréalisme réellement existant, qui a rendu l'art à ce monde.

Ce cheminement intellectuel est un défi aux idées reçues.