Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 465 pages
Poids : 614 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-84967-048-4
EAN : 9782849670484
Le système de la nature ou Des lois du monde physique & du monde moral
Quatrième de couverture
D'Holbach est le grand auteur matérialiste et athée des Lumières. Collaborateur de l'Encyclopédie à laquelle il a confié les articles consacrés à la chimie et à la géologie (les découvertes de son temps ruinèrent la chronologie biblique), il a publié anonymement avec l'aide de Naigeon, son secrétaire, quantité de livres dont Coda a entrepris la publication intégrale.
Le Système de la nature, longtemps attribué à Diderot, est à la fois l'ouvrage le plus systématique et le plus célèbre de D'Holbach, celui aussi qui a exercé l'influence la plus profonde sur les Lumières européennes et sur la formation de la pensée marxiste.
Voltaire, pourtant grand pourfendeur du fanatisme religieux et ennemi des «billevesées de l'Infâme», a écrit à propos du Système de la nature : «C'est un livre terrible.»
«La preuve la plus forte que l'idée de la divinité n'est fondée que sur une erreur, c'est que les hommes sont peu à peu parvenus à perfectionner toutes les sciences qui avaient pour objet quelque chose de réel, tandis que la science de Dieu est la seule qu'ils n'aient jamais perfectionnée. Elle est partout au même point : tous les hommes ignorent également quel est l'objet qu'ils adorent, et ceux qui s'en sont le plus sérieusement occupés n'ont fait qu'obscurcir de plus en plus les idées primitives que les mortels s'en étaient formées.»
«Si Dieu est infiniment bon, quelle raison aurions-nous de le craindre ? S'il est infiniment sage, de quoi nous inquiéter sur notre sort ? S'il sait tout, pourquoi l'avertir de nos besoins et le fatiguer de nos prières ? S'il est partout, pourquoi lui élever des temples ? S'il est le maître de tout, pourquoi lui faire des sacrifices et des offrandes ? S'il est juste, comment croire qu'il punisse des créatures qu'il a remplies de faiblesses ? Si la grâce fait tout en elles, quelle raison aurait-il de les récompenser ? S'il est tout-puissant, comment l'offenser, comment lui résister ? S'il est raisonnable, comment se mettrait-il en colère contre des aveugles à qui il a laissé la liberté de déraisonner ? S'il est immuable, de quel droit prétendrions-nous faire changer ses décrets ? S'il est inconcevable, pourquoi nous en occuper ? S'il a parlé, pourquoi l'univers n'est-il pas convaincu ? Si la connaissance d'un dieu est la plus nécessaire, pourquoi n'est-elle pas la plus évidente et la plus claire ?»
«Il n'y a qu'une liberté de penser illimitée et inviolable qui puisse solidement assurer le repos des esprits. Les opinions des hommes ne sont dangereuses que lorsqu'on veut les gêner ou quand on s'imagine être obligé de faire penser les autres comme on pense soi-même. Nulles opinions, pas même celles de la superstition, ne seraient dangereuses si les superstitieux ne se croyaient pas en conscience obligés de persécuter et n'en avaient pas le pouvoir ; c'est ce préjugé que pour bien des hommes il est essentiel d'anéantir, et si la chose est impossible, l'objet que la philosophie puisse raisonnablement se proposer sera de faire sentir aux dépositaires du pouvoir que jamais ils ne doivent permettre à leurs sujets de faire du mal pour leurs opinions religieuses.»
«S'il vous faut des chimères, permettez à vos semblables d'avoir les leurs et n'égorgez point vos frères quand ils ne pourront pas délirer comme vous. Si vous voulez des dieux, que votre imagination les enfante. Mais ne souffrez point que ces êtres imaginaires vous enivrent au point de méconnaître ce que vous devez aux êtres réels avec qui vous vivez.»