Le téléphone de grand danger

En 2012, en France, les morts violentes dans le couple ont représenté 22 % de ces crimes. Selon les chiffres publiés en juin 2013 par l'organisation mondiale de la santé à Genève, dans le monde, pas moins de 38 % du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes.

Face à ce constat alarmant, le Procureur Général Patrick Poirret, alors en poste au tribunal de Bobigny, cherche à élaborer un dispositif permettant de limiter les risques. Il fallait imaginer un dispositif destiné tout à la fois à empêcher le passage à l'acte et à sécuriser les femmes - et les enfants - en très grand danger. Un téléphone d'alerte de grand danger va ainsi être mis en place à titre expérimental. Il fallait y penser. Mais pas si simple de convaincre les différents acteurs publics et privés.

À travers le journal obstiné d'un procureur et de ses partenaires, Patrick Poirret nous raconte comment ce dispositif a pu exister et faire ses preuves. Il montre comment, en Seine-Saint-Denis, puis dans le Bas-Rhin, les intervenants publics et privés, les collectivités territoriales et les associations se sont mobilisés sur le sujet de la protection des femmes menacées. La mise en place de ce dispositif a fait l'objet d'une véritable politique de justice partenariale, tout à fait inédite en France. Aujourd'hui, il va être généralisé à l'ensemble des départements.

Qui peut prétendre à ce dispositif ? Dans quelles conditions ? Comment cela fonctionne-t-il ? Comment mettre en place un tel dispositif de justice partenariale ? Ce livre apporte des réponses claires et précises à la prévention de femmes en danger dont la vie est menacée de façon hautement probable.