Le temps des galoches

C'est avec sensibilité et justesse de coeur que Gabrielle Le Gloanec refait les chemins de la guerre 39-45, des exodes et des fuites. Ces incendies qui laissent au fond de l'âme des blessures inguérissables. Les temps de l'adolescence furent un rude métier. Le temps des galoches blesse la chair des enfants mais conjure la guerre et la mort. Tout semble s'immobiliser quand le laitier et le boulanger ne s'arrêtent plus aux portes des maisons. Ce livre, c'est l'histoire d'un père solitaire qui fait du sabotage et risque sa vie; c'est celle d'une mère qui fait des miracles pour tenir à bout de bras la maisonnée; c'est un cri contenu de révolte contre les conneries de la guerre.

«Pendant ce temps, les enfants ont porté des galoches, le temps de l'enfance et de la guerre. Le bois isole du froid et de la pluie. Le cuir était réservé à d'autres fonctions tournant autour de la guerre. Les semelles de bois étaient dures comme le temps de la guerre. Elles ont abîmé les petits pieds sensibles des enfants et ont laissé des traces, les empreintes de la guerre. La chair a été meurtrie comme la pensée» nous écrit l'auteur. Mais il reste l'espoir de vivre et les raisons de l'écrire.

Photos couvertures: anonyme, 1938.