Fiche technique
Format : Broché
Poids : 552 g
EAN : 9782852265202
Les académies d'art
Quatrième de couverture
L'enquête minutieuse que fit Niknlaus Pevsner sur les académies et sur l'enseignement artistique entre 1500 et 1900 est publiée aujourd'hui en français sous le titre Les Académies d'art. - A l'origine de sa recherche, on trouve le constat du conflit qui caractérisé le rapport entre l'artiste et la société moderne. L'objectif qu'il s'est fixé ne prétend plus constater, encore moins exalter, le côté inéluctable de ce conflit, mais au contraire trouver la voie et les moyens susceptibles de le résoudre. En sa qualité d'historien, il part du principe qu'il sera plus facile d'affronter un problème d'actualité si l'on sait comment il s'est posé dans le passé, puis comment il a évolué pour aboutir finalement à la crise actuelle. Une fois reconnu le rôle essentiel de l'académie, sur le plan institutionnel (elle a contribué à régit pendant des siècles le rapport entre l'artiste et la société), la direction de l'enquête menée par Pevsner s'imposait d'elle-même. Comment cette institution est-elle née ? Quels modèles de transmission du savoir artistique a-t-elle chaque fois privilégiés ? Comment ces modèles ont-ils pu garantir dans le passé une bonne harmonie entre la production artistique et la culture d'une époque donnée ? Et, par suite, quels modèles conviendra-t-il d'adopter aujourd'hui à l'époque de l'industrie et de la production mécanisée ? Telles sont les questions auxquelles Pevsner a cherché une réponse en menant rétrospectivement sa vaste enquête. [...]
De même que la «disgrâce de l'académie» est advenue tout de suite après la guerre, au moment - et cela n'est pas dû au hasard - où prédominaient, de façon presque incontestée, les poétiques néoromantiques, de même la très vive reprise d'intérêt que l'on enregistre ces dernières années (due aussi bien à la réédition américaine d'Académies of Art en 1973 qu'à l'édition italienne de 1982) s'effectue parallèlement au déclin de ces poétiques et à l'émergence de mouvements artistiques qui ne placent plus au centre de leur projet l'exaltation de la créativité et de l'expression individuelle. Les premiers signes de cette orientation se manifestent au début des années 60, avec l'apparition de tendances qui semblent aspirer à l'institutionnalisation d'un code visuel nettement formalisé, emprunté à la nudité des matériaux et de la géométrie élémentaire (structures primaires - art minimal), ou encore au langage des bandes dessinées et de la publicité (Pop Art), voire à l'analyse scientifique des processus de perception visuelle (Op Art). Parallèlement, on note l'apparition et le développement d'incursions dans le vaste répertoire d'images et de formes héritées de l'histoire de l'art, antérieur à la «rupture» imprimée par les avant-gardes, tandis que sur le plan théorique c'est le concept même d'avant-garde et d'un progrès par bonds successifs qui commence à être contesté. Le processus semble avoir atteint aujourd'hui un sommet avec la prolifération des retours nostalgiques et la tendance «postmoderne» à revenir à des expressions traditionnelles [...]
«Dans la préface de la réédition américaine d'Académies of Art. Pevsner déclare, avec une pointe d'orgueil, que le livre, mis à part quelques défauts imputables au contexte particulier dans lequel il fut conçu et écrit, ne lui apparaît nullement dépassé. Nous pouvons, aujourd'hui encore, souscrire pleinement à cette affirmation, car l'abondance de contributions très récentes sur le sujet n'a pas substantiellement modifié le cadre général tracé par Pevsner, mais la plutôt enrichi de nouveaux points de détail et, ici ou là, en a corrigé le ton...» (A Pinellf)