Les chemins de Jean Dabail ou La dissidence d'un fils du petit peuple de Mirepoix au temps de la Révolution française

Les chemins de Jean Dabail

Jean Dabail, de son vrai nom Guillaume Sibra, a terrorisé Mirepoix de l'an V à l'an IX, dans le contexte troublé de la réaction thermidorienne. « Apprentif » tisserand peu motivé, approché sans doute par les « scélérats royalistes », compromis à dix-sept ans dans une émeute locale, engagé peu de temps après dans l'infanterie de ligne, bientôt déserteur condamné contumax pour vol à cinq ans de fers, convaincu par la suite de constitution de bande armée, accusé de plusieurs assassinats, traqué en conséquence par le premier préfet de l'Ariège, finalement arrêté et condamné à vingt ans de fers, il disparaît sans retour à l'automne de l'an IX, après s'être évadé de la prison de Foix.

La traque de Jean Dabail fait l'objet d'un dossier très politique aux Archives Nationales. L'exploration des Archives départementales éclaire d'un jour plus proche la trajectoire dissidente de Guillaume Sibra. Agent royaliste ou simple crève-la-faim opportuniste, le jeune homme illustre dans sa dérive criminelle le désarroi du quartier du Rumat, qui rassemble à Mirepoix un petit peuple trop certain d'avoir été floué par la grande Révolution.