Philippe Chevoleau
Depuis mon adolescence, j'entends parler d'éventuelles « listes positives » (c'est le cas dans certains états des U.S.A. ; et les « Verts » allemands y ont travaillé durant des années) qui limiteraient le choix des poissons en aquariophilie. Avec des cas complètement absurdes, puisque certaines espèces non menacées, et reproduites depuis longtemps, sont interdites, tandis que d'autres, rares et en voie de disparition, restent autorisées ! Déjà, à l'époque, j'espérais que les amateurs prendraient leur « destin en main » et proposeraient eux-mêmes une aquariophilie responsable. Il est vrai que les choses s'organisent, grâce notamment aux fédérations et associations spécialisées dans ce hobby. Mais beaucoup reste à faire. C'est sans doute, d'une manière au départ inconsciente, de là qu'a germé cette idée de livre. Avec les rapports de plus en plus alarmants sur la dégradation des habitats naturels, et la surexploitation encore existante du « vivant » en ce qui concerne ce passe-temps, écrire cet ouvrage est devenu une urgence.
Quoi de mieux que de le co-rédiger avec un ami qui, en plus de ses compétences largement reconnues, partage le même point de vue et fait montre de la même préoccupation pour l'environnement ?
Marc Maurin
Enfant, il m'était interdit de jeter un papier ou un chewing-gum dans la rue. Les randonnées familiales et les pique-niques dominicaux ne devaient laisser aucune trace de notre passage ; telle est l'éducation que j'ai reçue à une époque où l'écologie politique n'en était qu'à ses balbutiements. Aujourd'hui plus que jamais, je suis convaincu que nous devons vivre en harmonie avec notre environnement, et c'est ce que je tente d'inculquer à mes propres enfants. Point de martèlement idéologique, juste une prise de conscience nécessaire pour ne pas tomber dans les travers de l'omnipotence.
Plusieurs voyages en Asie du Sud-Est m'ont permis de découvrir les lointaines contrées de certains de nos poissons. Je ne cherche pas à rapporter des trophées de mes pêches, mais plutôt des clichés qui me permettent ensuite de témoigner de la réalité des biotopes de nos protégés.
Aussi, quand Philippe m'a proposé d'écrire ce livre avec lui, j'ai immédiatement été séduit. Faire état de ce qui nous dérange dans l'industrie de l'aquariophilie, alerter l'opinion sur un monde encore méconnu, pointer du doigt les espèces que l'on ne devrait pas trouver dans le commerce, mais aussi proposer des solutions tout en déculpabilisant les passionnés, sont autant d'idées qui nous animent au jour le jour, alors autant les faire partager !