Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 605 pages
Poids : 3008 g
Dimensions : 24cm X 31cm
ISBN : 978-2-35613-585-8
EAN : 9782356135858
Les frises à guirlandes d'Aphrodisias de Carie
Quatrième de couverture
Les frises à guirlandes d'Aphrodisias de Carie
Héritiers du grand atelier de Pergame, les sculpteurs d'Aphrodisias de Carie, exploitant à l'époque impériale les marbres et le minerai de fer locaux, produisent pour diffusion autour de la Méditerranée des statues, mais aussi des éléments architecturaux, des panneaux et des frises historiés, les zôdia aphrodeisiaka attestés par l'épigraphie. L'ouvrage présente l'étude des 409 blocs de frise ionique sculptée découverts sur le site depuis les fouilles de G. Jacopi en 1937 jusqu'à celles de K. Erim au théâtre (30-27 a. C.), au temple poliade d'Aphrodite (milieu Ier s.), à la Basilique civile (dernier tiers du Ier s. p. C.), à l'Agora civique (Ier quart du IIe s. p. C.), à l'Agora Gate (milieu du IIe s. p. C.) et surtout à l'Agora sud où le Portique de Tibère septentrional (19-27 p. C.) déploie sur 200 m une frise à 226 masques scéniques et têtes humaines, unique dans le monde gréco-romain. Elle offre des modèles de têtes statuaires des opera nobilia du classicisme grec de Polyclète à Lysippe, des masques liés aux trois genres du théâtre grec, enfin 42 têtes-portraits d'Alexandre et des souverains et chefs de guerre hellénistiques. L'ensemble révèle un programme iconographique lié à la thématique du gymnase, l'Agora sud étant identifiable au début de la période romaine à un terrain de sports muni d'une vaste piscine centrale et d'une piste de course couverte ou xyste selon Vitruve. La restitution séquentielle de la frise permet d'observer comment ce travail collectif était réparti et comptabilisé entre plusieurs équipes de sculpteurs, formant compagnons et apprentis à la reproduction de têtes du répertoire statuaire.
Dans cette cité hellénisée étroitement liée depuis Sylla au pouvoir romain, le patronage d'Aphrodite identifiée à la mère d'Énée explique l'omniprésence des frises ioniques à guirlandes, emblèmes de la divinité garante de la cohésion et de la paix du monde selon l'idéologie du Principat d'Auguste. Sa valeur panégyrique manifeste la concorde de la communauté civique au sein de la paix romaine, mais la frise à guirlandes se diffuse aussi au sein du décor architectural de bon nombre des cités impériales de Grèce d'Asie.
Heirs to the artistic centre of Pergamon, the sculptors of Carian Aphrodisias, working the local marble and iron ore during Imperial times, produced statues for export around the Mediterranean, but also architectural elements, reliefs and ornamented friezes epigraphically known as zôdia aphrodeisiaka. This publication analyses the 409 sculpted frieze-blocks found in the city from the Italian excavations of G. Jacopi in 1937 until those of Professor K. Erim in the theatre (30-27 BC), the poliad temple of Aphrodite (mid C1st AD), the civil Basilica (last third of C1st AD), the Agora (first quarter of C2nd AD), the Agora Gate (mid C2nd AD), and especially the South Agora, where the North Portico of Tiberius (AD 19-27) displays a 200 m-long garland-frieze with 226 human heads and theatrical masks unparalleled in the Graeco-Roman world. This frieze shows statuary heads reproducing the opera nobilia of classical Greek art from Polykleitos to Lysippos, masks belonging to the tradition of Greek tragedy, comedy and satyr plays, and also 42 portrait heads of Alexander and several Hellenistic dynasts and commanders. The iconographic programme is related to the ornamental theme of the gymnasia, since the South Agora could be recognized during the 1st century AD as a sports ground with a huge central pool and a covered running track or xystos, according to Vitruvius. The sequential restoration of the frieze enables us to understand how this collective work was apportioned among several teams of sculptors training apprentices in copying heads from the Greek statuary heritage.
In this Hellenized Carian city, allied to Rome from Sulla's time, the patronage of Aphrodite, identified as the mother of Aeneas, explains the omnipresence of the Ionic garland-friezes, emblems of the divinity who ensured the world's cohesion and peace according to the ideology of the Augustan Principate. Its panegyric value attests to the harmony of the civic community within the pax romana. Therefore the garland-frieze spread in the architectural decoration of a number of Imperial cities in Asia Minor.