Les Galères de la République

Ce n'est pas pour un voyage d'agrément que Louis Redon embarque à bord de la frégate "Le Var", par un froid matin de mars 1875. Commandant de place au fort d'Issy durant le Commune, il vient d'être condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Sa femme et son fils ont choisi de l'accompagner. Décrivant le dur voyage d'exil, les brimades et les humiliations à bord des bateaux-prisons, puis les rudes conditions de vie à l'Ile des Pins, où il tentera jusqu'au bout de transmettre son idéal en devenant instituteur, ses lettres et son journal, qu'il accompagne des portraits de ses compagnons d'infortune, apportent un poignant témoignage sur la terrible répression déclenchée par la République. Ils mettent en lumière ces obscurs survivants de la Commune, qu'il s'agissait désormais "de punir, d'éloigner et d'amender", en calquant leur déportation sur la transportation des bagnards. Ce témoignage d'un homme qui se veut "à la hauteur de son destin", est présenté par Sylvie Clair, conservateur au Dépôt des archives d'outre-mer. Elle le replace dans le contexte de la répression de la Commune et des ses répercussions sur la politique coloniale et la Nouvelle-Calédonie.