Les gélatineux

On a volé les bijoux de Ninie. Une enquête classique commence avec une fille, admiratrice d'Agatha Christie, puis un commissaire de police auvergnat s'en mêle car on découvre le meurtre d'un receleur qui pourrait bien être celui des bijoux. Vol d'un proche ? D'un voisin ? Au début de cette histoire, on pense à ces fleuves qui se partagent entre plusieurs bras. Puis tout à coup, lors d'un anniversaire, un événement extraordinaire se produit qui bouleverse le monde et enflamme les médias. Une chose imprévue tombe sur terre véhiculant des formes d'une consistance inédite. On les appelle vite les Gélatineux. Trouvant nécessaire de s'alimenter de bien curieuse façon, ils ont contre toute attente du charme et de la poésie. Intellectuels, chercheurs, politiques du monde entier, s'affairent, un peu coincés et cherchent l'explication. Même les psychanalystes d'ordinaire si discrets parlent d'une inquiétante étrangeté, l'Unheimlich que Freud décrit dans son Essai de psychanalyse appliquée.

Tout à coup, alors qu'on en avait perdu le souvenir, le vol des bijoux s'éclaire de cette étrangeté et finit par aboutir. Les Gélatineux développent une relation étrange avec les terriens, eux-mêmes embarrassés avec leur pollution et le changement climatique. Y aurait-il là une collaboration possible avec un changement de vie à la clé ? Voilà où nous emmène ce récit à la fois prosaïquement quotidien et hors normes, une projection imaginaire qui permet de dénoncer les anomalies du monde réel.