Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : XXI-739 pages
Poids : 520 g
Dimensions : 17cm X 23cm
ISBN : 978-2-7283-0854-5
EAN : 9782728308545
Les Grecs de l'Italie méridionale post-byzantine (IXe-XIVe siècle)
une acculturation en douceur
Quatrième de couverture
Les grecs de l'Italie méridionale Post-byzantine
une acculturation en douceur (IXe-XIVe siècles)
L'Italie méridionale occupe, avec sa voisine la Sicile, une place particulière dans l'histoire de la Méditerranée et de l'Occident au Moyen Âge, parce qu'elle a hébergé des dominations et des populations de langue, de religion, de droit et de culture très divers qui y ont laissé des traces sensibles jusqu'à nos jours. Elle représente, de ce fait, un des creusets majeurs de l'espace méditerranéen où l'Orient et l'Occident sont en contact constant. C'est ainsi que la présence byzantine et l'immigration de populations grecques venues de Sicile ont imposé, dès le IXe siècle, un hellénisme solidement ancré au sein de communautés homogènes, et qui pourtant va s'affaiblissant au cours du Moyen Âge. Des lectures historiques fort répandues veulent voir, dans la domination normande, puis souabe sur l'Italie méridionale entre le XIe et le XIIIe siècle, un moment de latinisation et de « recatholicisation » forcées, voire brutales, des populations italo-grecques qui y ont perdu la culture, la langue, le droit, le rite religieux qui leur venaient de Byzance.
Cet ouvrage reprend la question de l'acculturation des Italo-Grecs en combinant approche anthropologique et méthode historique. Il montre en particulier ce qu'est, pour les souverains de Sicile, l'altérité italo-grecque : une différence qui est en soi indifférente, mais qui peut être prise soit comme un levier politique, soit comme un obstacle à la normalisation de l'État. L'instrumentalisation politique du culturel apparaît comme un élément clef de cette construction étatique originale qu'est le Regnum Siciliae. De son côté, la papauté manifeste avec les Grecs d'Italie, de rite oriental et intégrés dans le giron romain à la fin du XIe siècle - où ils constituent une magnifique vitrine pontificale mise au service des tentatives d'Union des Églises - sa conception de l'altérité dans le christianisme. On en retiendra un aperçu des complexes conceptions médiévales de l'identité culturelle, ainsi que des motivations et rouages, tout aussi complexes, des processus d'acculturation.